Lors d’une assemblée générale tenue aujourd’hui, les salariés de Courrier International ont voté la grève avec effet immédiat. Ils demandent le retrait d’un plan de licenciements qui pourrait toucher 29 personnes en poste et 25 pigistes réguliers.
PresseNews rapportait en effet la semaine dernière que la direction de Courrier international SA, la société éditrice de l’hebdomadaire éponyme appartenant au groupe Le Monde, avait annoncé aux élus du comité d’entreprise jeudi 10 octobre son intention d’ouvrir un « plan de sauvegarde de l’emploi ».
Ainsi, 30% des effectifs serait supprimés selon ce plan. Cette décision majeure provient de l’arrêt imminent du site Presseurop.eu, appartenant au Courrier International, qui sera stoppé en décembre. La Commission européenne avait annulé en juillet dernier son appel d’offres pour le remplacement de ce même site, auquel l’hebdomadaire était candidat. Cet arrêt à venir représente une perte de 10% des recettes globales, soit 3 millions d’euros.
C’est donc les dix salariés de Presseeurope.eu qui seront directement concernés par les suppressions de poste. À ces derniers s’ajouteront une douzaine de suppressions supplémentaires, que la direction justifie par la situation économique de l’hebdomadaire. Car malgré une nouvelle formule lancée en septembre 2012, la diffusion du Courrier International a encore chuté de près de 8% en 2012–2013 (DSH OJD: 189 549 exemplaires). Celui-ci serait tout juste à l’équilibre cette année, avec environ 33 millions d’euros de recettes.
L’écrivain et réalisateur Gérard Mordillat a transmis hier une lettre de soutien aux salariés dans laquelle il écrivait : « Pourquoi ce plan de licenciements ? Personne ne peut croire que l’on fait le même journal avec moins de journalistes, moins de pages, moins de tout. À l’évidence, cette décision n’est justifiée en rien, sinon par une opération financière. Courrier International est un titre essentiel de la presse française, indispensable même à quiconque veut lire l’actualité hors de frontières étroites des publications nationales. Je veux assurer l’ensemble du personnel de mon soutien actif dans le combat qu’il engage contre ceux qui n’ont d’autre objectif que de garantir aux actionnaires la pérennité de leurs dividendes ».
Le bras de fer est à présent entamé entre la direction et les salariés.
Crédit photo : capture d’écran site courrierinternational.com