La Revue du Crieur, sous-titré Enquêtes sur les idées et la culture, émanation de Médiapart et de La Découverte, est une sorte de concentré de Plenel/idéologie paraissant 3 fois par an. Plenel ? 40 ans de délation au compteur.
Vous reprendrez bien un zeste de Moscou ?
De Rouge à Médiapart en passant par la Revue du Crieur et Le Monde, Plenel n’a pas changé d’un iota. La France serait néocoloniale, islamophobe et pratiquerait le racisme d’État. La France d’avant, Plenel en frisonne de dégoût. Manipulateur en chef du Monde entre 1994 et 2003 le surveillant général Plenel orchestra un flicage de la pensée, démonté par Pierre Péan et Philippe Cohen dans La face cachée du Monde. Guide suprême de la lutte contre la France éternelle de Vichy, Plenel voit des complots partout. La Revue du Crieur ne pouvait pas éviter le dada de son fondateur : la chasse aux méchants est ouverte. Son numéro 6, paru en février 2017, le montre. Procès en place publique. Plenel, profession délateur, procureur à Moscou sur Seine. On a la moustache que l’on mérite.
« Faire des personnalités »
L’édito du numéro 6 de la Revue du Crieur le proclame : il s’agit de « faire des personnalités ». Pratiquer la délation « à la loyale ». L’édito entend « rendre les coups qu’ils donnent » aux éditorialistes, essayistes ou publicistes qui domineraient la scène médiatique, « figures les plus banales de la notoriété médiatique ». Obsession de Plenel et de ses organes de presse : le néo-réac. « Néo », depuis 40 ans. Il faut le démonter, le déconstruire, révéler les masques. Ce numéro fait ainsi « des personnalités » avec Caroline Fourest, longtemps compagnonne de route en délation, devenue traîtresse pour cause « d’islamophobie » aggravée, Alain de Benoist, promoteur d’un « fascisme respectable », ainsi qu’une inquiétante masse de « spectres de Charles Maurras ».
Caroline Fourest peinte en croisée islamophobe
Le mot « croisée » appliquée à une militante athéiste obsessionnelle comme Caroline Fourest vise à blesser. Fourest, c’est le pire. Passée à l’ennemi. Un agent retourné. Écrire de Fourest qu’elle est une « croisée » c’est comme mettre en Une le mot « juif » à côté du nom Blum. Chez Plenel, on a un sens de la formule très années 30. Fourest est la « furie d’une laïcité ultra-républicaine parfois utilisée pour banaliser la stigmatisation des musulmans ». Beau résumé du plénélisme angélique en marche. Que reproche-t-on à Caroline Fourest : de « caricaturer » Tariq Ramadan en « cheval de Troie de l’islam politique fondamentaliste des Frères musulmans en Europe ». Au fond, « ne serait-elle pas devenue tout simplement réac ? ». Une « croisée » islamophobe qui voit des méchants fondamentalistes islamistes partout, alliés à d’étranges « islamo-gauchistes » et qui considère le port du voile comme un acte politique obscurantiste. « Elle fustige aussi la prétendue « gauche Médiapart» et, par deux fois, a refusé de nous répondre pour cette enquête ». N’importe quoi, la Fourest. Faut se calmer un peu. Le Crieur te le dit.
Le Crieur et le « fasciste » masqué
Alain de Benoist pour vous servir. 40 ans que l’intellectuel sert d’épouvantail. Il y a peu, Libération le croyait à l’origine de l’élection de Trump. Le Crieur aussi. Une influence internationale. C’est dire. « Alors que l’extrême droite, rendue infréquentable par les horreurs du nazisme et du fascisme continuait dans les années 60 d’en appeler au coup de force contre des pouvoirs politiques jugés trop libéraux, il s’employait à lui redonner un langage articulé ». Le but ? À travers « groupes de réflexion et revues » fondées à « un rythme frénétique », avancer masqué et imposer comme si de rien n’était un « néofascisme » sous couverture « respectable » dans le paysage intellectuel. Trop fort, Alain de Benoist ! La France est en voie de fascisation et il y est arrivé tout seul. Par le miracle de la « métapolitique » qui « est une stratégie mise en œuvre par le plus faible contre le plus fort. Plutôt que de le combattre frontalement, le faible cherche à introduire ses catégories de pensée dans la culture dominante. Le résultat, nous l’avons sous les yeux aujourd’hui ». Le fascisme serait revenu en contrebande dans le débat d’idées par le biais d’Alain de Benoist, au point d’être maintenant dominant. La preuve ? L’ethno-différentialisme théorisé par de Benoist en… 1974 (43 ans tout de même, c’est longuet la métapolitique), sorte de « racisme » déguisé, serait à l’origine du terme de « racisme antiblanc » aujourd’hui à l’œuvre « de la droite à l’extrême droite ». Pourtant, le journaliste a bien repéré « l’antisouverainisme, l’anticapitalisme et l’antichristianisme » du penseur. Il n’empêche : outre son influence souterraine sur le FN, Alain de Benoist, c’est l’inspirateur de tous les méchants du monde entier. Heureusement, Le Crieur de Plenel, après Le Monde de Plenel et Médiapart de Plenel est là. Ouf ! Nous sommes sauvés. Même si…
« La droite occupe le terrain, le temps presse »
La France est menacée par « les spectres de Charles Maurras ». Islamophobie de Fourest, fascisme dédiabolisé d’Alain de Benoist ne suffisent donc pas ? Maurras est partout ! « Longtemps ostracisé en raison de son antisémitisme virulent et de son soutien au régime de Vichy », Maurras « hante à nouveau les consciences politiques ». On vous le disait, le truc du Crieur c’est que Vichy revient. Et le « néomaurrassisme fabrique le roman national contemporain ». Diantre ! BHL avait raison, Pétain nous hante. « Le néomaurrassisme est en train de s’imposer culturellement. Il imprègne une production éditoriale vaste et calibrée, et passe par la répétition ad nauseam, via des auteurs comme Jean Sévillia, Max Gallo ou Lorant Deutsch, des idées forces maurassiennes — les “racines chrétiennes” et “royales” de la France, l’opposition entre “pays réel” et “pays légal”… largement relayées par les médias ». Maurras sur BFM ? Et une vision mensongère de l’histoire « selon laquelle la nation française existerait depuis le plus haut Moyen Ȃge, qu’elle serait par essence chrétienne et que sa cohésion historique serait due au long travail de construction politique des rois et des élites ». Carabistouilles ! À se demander ce que fabrique l’Éducation Nationale. Zemmour, Buisson, la notion de « Grand remplacement » s’installent à cause du maurrassisme ambiant qui « triomphe » culturellement. La faute aux « historiens de garde », dont Jean Sévillia ou Max Gallo. Ils travailleraient à protéger la patrie contre « l’ennemi du moment : les musulmans ». Dénonçant des programmes scolaires « islamophiles », ces « historiens de garde » seraient de fait « islamophobes ». Avec l’opposition maurrassienne entre « Pays légal et Pays réel », cette « islamophobie » pénétrerait fortement le champ politique et singulièrement Les Républicains. Ainsi, « il y aurait un pays réel, chrétien par essence, qui serait menacé par des mœurs nouvelles et par des populations exogènes, principalement musulmanes ». Le FN n’est évidemment pas en reste. « Des pans entiers de la société » sont sous influence maurrassienne. Au point de « troubler nos nuits agitées ». Bigre. Une tisane ?
Un seul péril en France pour Plenel : les discours et idées qualifiées « d’islamophobes », c’est-à-dire toute idée critique à l’encontre de l’islam. Notons que la Revue du Crieur se place sous le slogan : « Un regard sans frontières ni chapelles pour penser notre temps ». Sans rire ?