L’Ojim a souvent parlé du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) dont l’inefficacité en tant que garant du pluralisme dans les médias du service public est de notoriété publique. Une de ses récentes prises de position concernant un reportage de France Inter sur un aspect du conflit israélo-palestinien est pourtant digne d’intérêt. Il n’appartient pas à l’Ojim de prendre partie ni de commenter les différents aspects du conflit israélo-palestinien – sujet passionnel s’il en est – mais cette admonestation du CSA au sujet d’un commentaire inapproprié de France Inter mérite analyse.
Rappelons les faits : en juin 2016 une petite Israélienne habitant avec ses parents dans une implantation, est poignardée à mort dans son lit. Le 2 juillet à 13h, le correspondant de France Inter en Israël dit l’émotion que l’assassinat suscite dans le pays. Il croit utile d’ajouter dans un reportage adjacent que le « Quartet pour le Moyen-Orient » (États-Unis, Russie, Union europénne, Nations unies), vient de condamner Israël « pour sa politique de colonisation ».
L’effet sur l’auditeur moyen (simple constat) consiste sur ce fait précis à instaurer la symétrie des fausses fenêtres. Une enfant juive a été assassinée mais d’une certaine manière la responsabilité est reportée sur l’Etat juif, un décalque de la culture de l’excuse.
Maître William Goldnadel au nom d’Avocats sans Frontières et de l’association France-Israël avait saisi le CSA sur la manière dont France Inter avait présenté les faits d’une manière plus éditoriale qu’informative. Dans un récent article du magazine Causeur il commente le jugement : « le CSA, dans sa décision signifiée le 2 novembre, a donc considéré que la radio avait “manqué de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information” ». Il en a donc sermonné les responsables de cette station souvent si sermonneuse. Il est à noter que la haute autorité a considéré que le journaliste oublieux et inéquitable n’avait pas été expressément « malhonnête ».
Plus récemment, c’est le nouveau Collectif des Usagers des médias du service public de l’audiovisuel (CUSPA [email protected]) qui a saisi le CSA le 21 novembre 2016 pour un « appel au meurtre humoristique » de Donald Trump sur France Inter commis le 10 novembre par Pablo Mira. Ce dernier évoquait sur le mode plaisant « l’espoir qu’il (Trump) soit assassiné avant son investiture ». Gageons que ce Collectif ne manquera pas de travail dans les mois à venir, les honorables payeurs de la redevance pouvant s’irriter de financer des médias publics baignant dans un confortable parti pris.