Dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias, où un certain nombre d’industriels (Niel, Arnault, Lagardère, Bolloré) ont été entendus, la Direction des médias et des industries culturelles (DGMIC) a publié le 7 avril 2022 son rapport sur l’évolution de la presse papier 2010/2019 et ils ne sont pas réjouissants.
Du moins, du moins, encore du moins
Je t’aime moi non plus, se répondent la presse papier et son lecteur. En 2010 le chiffre d’affaires du secteur approchait les 10 milliards d’euros (9,7), neuf ans plus tard c’est 6,4 milliards d’euros une chute de 32% et on peut estimer qu’en 2021 la barre des 6 milliards est atteinte, une chute de 40%. Une extrapolation plutôt optimiste d’une baisse de 3% par an conduirait à un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards en 2030.
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Moins de titres et moins de publicité
Si la presse dite IPG (information politique et générale) ne voit pas une diminution du nombre de ses titres, la presse locale (extrapolation de notre part) baisserait de 10% en titres pour se stabiliser autour de 400 titres et la presse magazine se stabiliserait autour de 2000 titres
Du côté publicité c’est la Bérézina, la valeur ajoutée numérique est captée par le couple infernal Google/Facebook et les revenus ont fondu de 4,6 milliards (en 2006) d’euros à 1,7 milliards en 2021. La presse ne survit que grâce à ses nombreuses aides indirectes ou directes dont profitent au premier plan les plus riches, les Arnault, Niel, Dassault etc, mais ceci fera l’objet d’un autre article à paraître.
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