Suite à la diffusion, mardi 5 février, sur France 5, du premier volet de la série documentaire réalisée par Caroline Fourest, « Les Obsédés du complot », Pascal Boniface s’étonne, sur un blog du Nouvel Observateur, de l’espace publicitaire consacré à ce documentaire en période de restriction budgétaire. « Les Obsédés du complot » n’a du reste réuni que 1,9% de part d’audience.
Plus grave, l’auteur attaque le fond du documentaire de Fourest qui, d’après lui, « dénonce les effets sans réfléchir sur les causes ». Selon Boniface, les théories du complot qui envahissent le Net sont « la contrepartie des multiples manipulations de l’information de la part des gouvernants, des services, des officines » et « dénoncer les théoriciens du complot qui crient haro sur les médias permet de faire l’économie d’une véritable réflexion sur le système médiatique ». L’auteur souligne également que les théories du complot dénoncées par Caroline Fourest sont toujours centrées sur ceux « qui mettent en cause les politiques américaine et israélienne ». Pourquoi Fourest ne réfléchit-elle pas à la théorie du complot qui accuse le journaliste Charles Enderlin d’avoir mis en scène la mort du petit Mohamed Al Durah lors de la deuxième Intifada de septembre 2000 ? s’interroge l’auteur.
L’article en forme de boomerang montre au final que Caroline Fourest, en dénonçant les réseaux « indigéno-ramadano-bonifacien » (Indigènes de la République, Tarik Ramadan et Pascal Boniface lui-même), cède elle-même à la théorie du complot qu’elle dénonce par ailleurs. Du grand art.
Pascale Boniface avait déjà critiqué Caroline Fourest dans son livre Les intellectuels faussaires. Le triomphe médiatique des experts en mensonge (Jean-Claude Gawséwitch, 2011) où il la qualifiait de « serial-menteuse », exemples à l’appui.
Crédit photo : capture vidéo France 5