Les lecteurs des quotidiens et des magazines, tout comme les auditeurs et les téléspectateurs, ont désormais l’habitude d’entendre des mots choisis avec attention, ainsi le mot « jeune », lorsque se produisent des événements impliquant le caractère ethnique des personnes incriminées. Une habitude à laquelle ils s’habituent ou non. Reste qu’elle a gagné l’ensemble des médias et ne souffre plus de critique, ainsi que le montre l’exemple caricatural d’un court article paru dans Le Figaro daté du lundi 4 mars 2019.
Que lit-on dans cet article ?
La recension d’un drame, en premier lieu : deux individus de 17 et 19 ans sont morts dans un accident en fuyant la police, à Grenoble. Toute la question étant justement de regarder comment les faits sont recensés.
- Le titre : « Grenoble : heurts après la mort de deux jeunes ».
- Le chapeau de l’article: « Le drame a déclenché de violents affrontements avec les forces de l’ordre ».
Le Figaro pouvait être bien plus factuel. Par exemple : « Le comportement irresponsable de deux jeunes délinquants issus de l’immigration et vivant dans un quartier communautarisé déclenche un accident mortel ainsi qu’une nuit d’émeutes urbaines ethniques à Grenoble ». La présentation eut été plus proche de la vérité des faits, plus factuelle et plus journalistique donc. Notons que les deux individus dont le comportement irresponsable cause tensions après tensions à Grenoble, depuis l’accident ayant conduit à leur mort, se prénomment Adam et Fatih.
Les mots de l’article:
→ Le mot « jeune » apparaît 6 fois dans ce court article. Il y a aussi « victimes ». Aucune mention n’est faite du caractère ethnique de ces deux « jeunes », de leurs origines ou des caractéristiques du quartier Mistral où ils vivaient. Indiquer ces caractéristiques eut en effet été immédiatement signaler que le comportement des deux individus a été un comportement culturel ethnique usuel dans les quartiers communautarisés où ne vivent pratiquement plus d’européens. Quel genre de comportement ? Ce que relate l’article, sans que cela conduise Le Figaro à s’interroger sur les origines, la culture ou l’éducation des deux délinquants issus de l’immigration : « A 21 h 10, la police municipale a constaté qu’un scooter qui commettait des dégradations de rétroviseurs dans la ville a refusé de s’arrêter. Vers 22 heures, il aurait ensuite été vu circulant à vive allure, feux éteints, sans plaque d’immatriculation. La police l’a alors suivi à distance ». Suivi ainsi, justement parce que la police ne peut plus guère intervenir sans prendre le risque que se produise un drame de cette sorte qui retombe ensuite immédiatement sur les forces de l’ordre et la France. Le Figaro ne s’étonne pas que ces « jeunes » soient au guidon d’un scooter volé, s’amusent à briser des rétroviseurs, occupation sans doute habituelle pour toute la jeunesse de France et d’Europe, roulent sans plaque d’immatriculation et sans feux… Pourquoi ? ce n’est pas anormal (bien que n’étant semble-t-il ni ethnique ni culturel), ce que dira un autre « jeune », proche des deux morts, le lendemain, sur Franceinfo : « C’est abusé de poursuivre des gens pour ça. Tous les jours on fait ça, ya rien de mal, faut pas tuer les gens pour cela ». Que la police tente de stopper une série de faits de délinquances anormaux est donc le problème, pas la délinquance. Personne ne semble imaginer que les deux « jeunes » auraient pu en toute simplicité et légalité obtempérer aux forces de l’ordre et de ce fait ne pas se tuer, pas même Le Figaro.
→ Culturel et ethnique ? Les photographies de la « marche blanche » organisée le mercredi 6 mars en mémoire des deux morts démontreront de façon incontestable ces caractères.
→ Les suites de l’accident. Le Figaro relate les « événements », concrètement des scènes d’émeutes urbaines, qui suivent ce qui s’est passé. Le ton est étonnant : les « jeunes » attaquent une caserne de CRS, brûlent des voitures, s’attaquent à tout ce qu’ils peuvent casser, mettent le feu, affrontent les forces de l’ordre avec des cocktails molotov… Conclusion du Figaro : aucune interpellation n’a eu lieu. Car, et cela Le Figaro ne le dit pas, la grande crainte est d’interpeller quelqu’un, un de ces « jeunes » justement, quel que soit son comportement, comme par exemple utiliser un scooter volé pour détruire les rétroviseurs des voitures de citoyens paisibles, sans casque etc. L’idée est de ne pas stigmatiser.
Ce qui est intéressant dans cet article ? Le fait que le caractère africain de l’ambiance qui règne dans le quartier Mistral de Grenoble ne soit pas mentionné, pas plus le fait indéniable que plus aucune loi de la république n’est respectée, par ces mêmes « jeunes », dont certains finissent plus tard en prison et au sujet desquels les gardiens témoignent justement qu’ils ne respectent plus aucune autorité, ou encore que rien dans le comportement d’aucune des personnes concernées, depuis les deux délinquants jusqu’aux jeunes africains descendus dans la rue, en passant par les organisateurs de la marche blanche n’est normal. De même qu’il n’est pas normal que Le Figaro taise des faits concrets : l’origine des deux délinquants et le caractère ethnique des émeutes, lesquelles ne sont pas des « heurts ». Bien sûr, il y a des fausses rumeurs dans les médias. Il y a aussi des silences volontaires qui disent beaucoup. Ceux au sujet des émeutes ethniques urbaines par exemple.