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Le Figaro lance sa télé : Bienvenue en Ile-de-France

18 avril 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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Le Figaro lance sa télé : Bienvenue en Ile-de-France

Temps de lecture : 4 minutes

Elle va investir tous les supports : la marque Le Figaro lance sa télévision et sa radio pour amplifier la résonance d’un titre de presse déjà bien installé dans le secteur. Une offre qui viendra s’inscrire en complément des vidéos en ligne et du journal papier dès le 17 avril 2023.

C’est un pro­jet ten­tac­u­laire, dont la stratégie s’inscrit sur le temps long : Le Figaro veut voir ses con­tenus essaimer sur tous types de sup­ports. Ajoutant une chaîne de télévi­sion locale (Ile-de-France) et une radio numérique, le média aspire à voir ses con­tenus trans­mis sur toutes les plate­formes et sur tous for­mats d’ici l’année 2026.

Une télévision et une radio

Faire ray­on­ner la mar­que : telle est donc l’ambition du Figaro, qui lance une télévi­sion (Figaro TV) qui arrivera sur la TNT fran­cili­enne en rem­place­ment de Muse­um TV – qui a dis­paru avant son deux­ième anniver­saire. Dès lun­di 17 avril, à par­tir de 19 heures, Figaro TV émet­tra au canal 34 de la TNT, présen­tant des con­tenus partagés équitable­ment entre le décryptage de l’actualité et la cul­ture (avec des vis­ites d’expositions, des reportages, des dif­fu­sions de con­certs notam­ment). Elle sera égale­ment acces­si­ble sur le câble, le satel­lite et les box des opéra­teurs télé­coms À l’en croire la direc­tion du média, la télévi­sion n’entend pas con­cur­rencer les télévi­sions d’actualité exis­tantes : ain­si, Marc Feuil­lée, le directeur général du quo­ti­di­en, indique qu’il n’y sera pas ques­tion d’info en con­tinu quand Alex­is Brézet, directeur des pub­li­ca­tions du jour­nal, indique à La Croix que son « objec­tif est de pren­dre le temps de l’analyse et du débat qui fait par­tie de notre ADN ». Par-delà les 500 jour­nal­istes de la rédac­tion, le pôle audio­vi­suel comptera une trentaine de journalistes.

En plus de cette nou­velle chaîne, le titre vieux de deux siè­cles va se dot­er d’une radio en DAB + (c’est-à-dire en dif­fu­sion audio numérique) qui sera dif­fusée à Paris, Mar­seille et Nice, acces­si­ble depuis le site du Figaro.fr, depuis les plate­formes Spo­ti­fy et Deez­er ou sur l’application Radio­play­er. La pro­gram­ma­tion musi­cale s’articulera autour de l’ambiance « soft rock » — soit de la musique des années soix­ante à nos jours.

Quel modèle économique ?

Avec un bud­get annuel de 6,5 mil­lions d’euros, le média investit mas­sive­ment pour faire ray­on­ner sa mar­que. C’est la société SECOM, déten­trice de douze chaînes de télévi­sions dis­tribuées dans 98 pays et qui a pour prin­ci­paux action­naires le Groupe Figaro, Noria Investisse­ments, Media Par­tic­i­pa­tions, Meeschaert et Bruno Lecluse, qui sera chargée de l’achat des pro­grammes, de la pro­duc­tion ou encore du tour­nage et mon­tage des émissions.

C’est avec la pub­lic­ité, alliant spots pub­lic­i­taires et des con­tenus financés par des mar­ques, que ces nou­velles plate­formes doivent espér­er faire recette. L’enjeu ? Attein­dre l’équilibre d’ici 2026, anniver­saire du bicen­te­naire du journal.

Un pari risqué mais audacieux

À l’heure du règne de l’information en con­tinu et du com­men­taire per­ma­nent, le choix du Figaro de pren­dre son temps sem­ble plutôt de bon aloi ; cette volon­té l’écarte d’une con­cur­rence poten­tielle avec les chaînes comme BFM TV ou CNEWS et pour­rait lui épargn­er les out­rances qui y sont inhérentes. Par ailleurs, le choix d’accorder à la cul­ture une place impor­tante à l’heure où toutes les rédac­tions français­es en réduisent la pro­duc­tion paraît égale­ment de bon sens : alors que tri­om­phe l’uchronie et où la réécri­t­ure idéologique de notre His­toire se met au ser­vice des aspi­ra­tions dites « woke » (et par­al­lèle­ment de leurs adver­saires), maîtris­er et con­naître sa pro­pre cul­ture est indis­pens­able. L’idée de la chaîne de pro­pos­er chaque jour de la semaine un angle cul­turel (par exem­ple, le lun­di His­toire, le mar­di « Décou­verte » ou le mer­cre­di « Cul­ture »…) appa­raît non seule­ment comme un pro­jet bien­venu mais égale­ment une per­spec­tive ras­sur­ante pour des con­tenus télévi­suels par­ti­c­ulière­ment mar­qués par la médiocrité.

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