Bis repetita. Comme à chaque fois que leur propriétaire a des ennuis judiciaires, les journalistes de Figaro font le service minimum pour relater l’événement.
Accusé d’avoir détenu 4 comptes de fondations et sociétés à l’étranger, Serge Dassault était jugé, de lundi à jeudi dernier, pour blanchiment de fraude fiscale par le tribunal correctionnel de Paris. Alors que de nombreux médias ont relayé les réquisitions du parquet (deux ans de prison avec sursis, 9 millions d’euros d’amende, inéligibilité pour cinq ans), Le Figaro s’est contenté d’une petite brève.
Propriété du sénateur LR, sixième fortune de France et propriétaire du Figaro, le quotidien a à peine évoqué l’affaire dans un petit encadré, en page 7, en insistant surtout sur les tentatives des avocats de Dassault d’obtenir une suspension du procès.
Ce n’est pas la première fois que les troupes de l’industriel affichent autant de retenue. En novembre 2015, le comptable suisse Gérard Limat avait reconnu, lors de son audition, avoir remis la somme colossale de 53 millions d’euros en liquide à Serge Dassault entre 1995 et 2012. Libération avait révélé les procès verbaux, repris immédiatement en grande pompe par tous les sites d’information.
De son côté, Le Figaro avait consacré 5 lignes à l’affaire, en insistant une nouvelle fois sur la défense de son propriétaire. En juillet 2013, la levée de son immunité parlementaire avait fait l’objet d’une petite brève. Mêmes méthodes en septembre 2013 quand Mediapart avait dévoilé un enregistrement compromettant pour Dassault. Le quotidien avait attendu le lendemain pour publier un article qui, encore et toujours, soulignait la défense des avocats du sénateur…