La semaine dernière, Le Figaro publiait un entretien exclusif avec Vladimir Poutine. Le président russe évoquait la situation internationale, le rôle de la Russie dans le monde, mais aussi le camp de Guantanamo, que Barack Obama n’aura finalement pas fait fermer comme il l’avait promis. Un passage qui n’a pas été publié par le quotidien, rapporte Sputnik.
En effet, lors de ce long échange, le locataire du Kremlin a rappelé la situation de Guantanamo, le camp de prisonnier aux États-Unis qui symbolise l’échec de la politique d’Obama sur cette question. C’est lors d’une question sur les rapports entre les États-Unis et la Russie, avec notamment les accusations d’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine, que Vladimir Poutine a expliqué que « les Présidents arrivent et repartent, mais la politique (américaine, ndlr) ne change pas ».
D’après lui, « la bureaucratie en Amérique est très puissante. La personne élue a son opinion, ses idéaux, sa vision des choses, mais le lendemain des élections, des personnes avec des attachés-cases, des costumes-cravates et des chemises blanches viennent lui expliquer comment il doit agir en bon Président ».
Exemple ? Barack Obama, « un homme progressiste, un homme aux vues libérales, démocrates, (qui) avait promis avant l’élection de fermer Guantanamo. L’a-t-il fait ? Non. », a‑t-il souligné. Et de poursuivre : « Et pourquoi ? Ne l’a-t-il pas voulu ? Si ! Je suis persuadé qu’il l’a voulu, mais il ne l’a pas pu. Il cherchait sincèrement à le faire, mais, cela n’est pas arrivé, tout n’est pas si simple. »
Pour Poutine, si la France ou la Russie avaient ainsi maintenu, pendant des décennies, un camp avec « des gens enchaînés, sans procès », « on nous aurait mangés tout cru depuis longtemps ». Pourtant, « aux États-Unis, c’est permis et cela continue, ce qui est la question de la démocratie, soit dit en passant ».
Créée à la suite des attentats du 11 septembre 2001, la prison de Guantanamo (à Cuba) permet de détenir des terroristes présumés, sans procès et sans mise en examen. Lors de sa campagne électorale de 2008, Barack Obama avait promis de fermer le site, ce qu’il n’a finalement pas fait. Et c’est bien à ce décalage entre les promesses et la réalité de la politique américaine que Vladimir Poutine faisait allusion. Une remarque tout à fait pertinente… que Le Figaro a choisi de ne pas publier. Pourquoi ? La question reste ouverte…