Rediffusion estivale. Première diffusion le 14 mai 2021
Depuis le départ du dinosaure de la presse Laurent Joffrin en juillet 2020, théoriquement pour se lancer en politique et « refonder la gauche » versant réformiste, en créant un « mouvement social-démocrate », le quotidien Libération n’a de cesse d’accentuer une politique éditoriale des « minorités ».
Dans les pages de Libération, idéologies des minorités, cancel culture, sous réserve qu’elles soient par nature déracinées ou en lutte contre l’enracinement sous toutes ses formes, tendent à occuper tout l’espace. Un exemple ? La « Newsletter féministe et Genre de Libération ».
Libère-toi de tes chaînes (hétérosexuelles)
« Une fois par mois, L (Elle, Lui, L’autre, Liberté, LGBTQIA+), la newsletter Idées de Libération sur le féminisme, le genre et les sexualités » est envoyée à tout abonné qui s’inscrit. En soi, qu’un quotidien consacre des pages aux questions liées à l’homosexualité ne pose aucun problème. Vieille comme le monde, l’homosexualité n’a pas plus à être jugée que tout autre comportement humain.
Mais il ne s’agit pas d’homosexualité ici. La Lettre mensuelle « sur le féminisme, le genre et les sexualités » est un organe de propagande gay. La différence ? L’homosexualité est, à l’instar des autres formes de sexualité, un mode de vie privé et concerne la liberté de chaque individu. Le militantisme gay, s’il est fondé sur et en faveur de l’homosexualité, ne concerne pas la liberté de chaque individu. Il vise à imposer une culture, la culture gay minoritaire, comme norme sociale. C’est ce rôle que Libération tend à s’assigner.
Le contenu de la lettre du 8 mai 2021
Rien ne valant mieux qu’un exemple, la Lettre datée du 8 mai 2021 donnera une idée de l’idéologie communautariste LGBTQIA++ (etc) diffusée par Libération. Dans « L (Elle, Lui, L’autre, Liberté, LGBTQIA+), la newsletter Idées de Libération sur le féminisme, le genre et les sexualités » de ce 8 mai, le lecteur trouvait ces rubriques et articles, dans l’ordre :
« Coup de grlll ! / édito ». Le thème : « Thérapies de conversion»: on attend quoi pour les interdire ? ». Signé Cécile Daumas, l’éditorial critique un gouvernement qui n’agirait pas assez vite pour lutter contre les « thérapies de conversion » (« Ces pratiques prétendent modifier l’orientation sexuelle et l’identité de genre ») et « la PMA pour toutes », « toujours en attente d’adoption ». Outre ce dernier texte de loi, ce que réclame l’auteur de l’éditorial ? Que soit adopté rapidement : « Le texte de Laurence Vanceunebrock (député LREM) », un texte qui « propose de punir de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende les « pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale. »
A priori, vouloir lutter contre des pratiques « thérapeutiques » transformant l’identité sexuelle d’une personne peut sembler logique. Ce n’est pas de cela dont il s’agit. L’idée est de permettre à chacun de construire sa propre identité sexuelle puis, s’il le souhaite, de décider de modifier sa propre biologie. C’est la compréhension de « L », pour « Liberté », chez Libération. La biologie ? Cela n’existe pas, c’est une construction mentale et sociale.
Bo, Bo, Beauvoir
« Il faudrait Beauvoir. On ne naît pas femme… ». Thème : « Au Capes, un stéréotype radioactif ». Un extrait mérite d’être cité : « L’association Femmes et mathématiques a décelé un réel cas d’école dans l’un des problèmes du Capes de maths 2021. Malgré les multiples relectures de ces épreuves proposées aux futurs enseignants, la physicienne Marie Curie en a été tout bonnement gommée. L’introduction du problème (au passage assez superflue pour la résolution) indique : « La radioactivité, terme inventé vers 1898 par Pierre Curie, est un phénomène physique. » Une assertion aussi problématique qu’erronée. Auréolée de deux prix Nobel, Marie Curie est bel et bien l’inventrice des termes « radioactif » et « radioactivité ». Cette erreur grossière réactive le stéréotype qui veut que les femmes seraient moins douées pour les sciences et n’y auraient pas leur place. Elle l’illustre autant qu’elle le renforce en participant à l’invisibilisation des femmes scientifiques. Cette erreur a, en outre, pu avoir des effets délétères sur les candidates du Capes. »
Libération poursuit : « L’association Femmes et mathématiques s’est alors interrogée : «Volonté d’avoir moins de femmes admissibles en maths cette année ou « simple » maladresse ? »
« Mâle aimé. Le masculin pluriel ». Thème : le congé parental masculin qui est un « fiasco », les hommes ne se précipitant pas.
« Labo Thèse ». Thème : « Le Néolithique, berceau du patriarcat ? ». C’est un compte rendu de cet ouvrage paru début mai 2021 : Femmes néolithiques. Le genre dans les premières sociétés agricoles (CNRS éditions). On ne répètera jamais assez combien l’actuel CNRS contribue à une bonne (fausse) compréhension du « réel ». L’article est en écriture inclusive. Conclusion de la recension : « Bref, si la prudence s’impose à chaque interprétation, peu d’indices convergent pour faire de l’égalité de genre une norme préhistorique ».
Il ne fallait pas rire : cette conclusion n’est en rien ironique, tout au contraire.
« LGBTQIA++++ ». Thème : « Des parcours trans encore semés d’embûches ».
« Cul de force majeur. Le sexe en pratique ». Libération a toujours voulu être « le » lieu de la « liberté » sexuelle. Déjà, dans les années 80 du siècle passé, ses pages « petites annonces » étaient réputées en vue de rencontre sexuelles. Et avant, dans les années 70, le quotidien avait affiché son goût pour la pédophilie. Un peu de « sexe en pratique » ne surprend donc pas. Thème : « Une cliothèque pour s’ouvrir au plaisir féminin ». Le slogan : « Vulvarisons le monde ! ». C’est ici.
« Bonjour Mademoiselle. Sexisme au quotidien ». Une petite pique contre les mâles qui osent dire « bonjour mademoiselle » aux jeunes femmes. Une pique aussi à la journaliste de droite du Figaro, Eugénie Bastié, auteur d’un Adieu mademoiselle qui avait fait grand bruit en 2016. Libération pense avoir trouvé que le sexisme (forcément anti-femmes, dans l’autre sens, il n’existe pas) aurait provoqué le crash d’un avion au Royaume-Uni. Un scoop.
Il y a communauté et communauté
Il n’y aurait rien à redire aux orientations éditoriales de Libération ni à ses engagements politiques, liberté de la presse oblige, s’il était justement dans les habitudes du quotidien d’accepter parfois des idées politiques différentes des siennes, et donc réellement la liberté de la presse, au-delà des apparences. Or, ce n’est pas le cas : une des caractéristiques intrinsèques de la vision du monde de Libération, est au contraire le rejet de toute pensée autre, au nom de la « tolérance », de la « liberté », de « l’antiracisme », de la « lutte contre les discriminations ». Libération développe une vision de la société construite autour du Genre, du néo-féminisme et des LGBTQIA +++ etc. Libération sera-t-il d’accord pour lancer une Lettre hebdomadaire consacrée à la communauté blanche et de culture européenne en passe de devenir culturellement (et bientôt démographiquement) minoritaire en France ? La réponse s’impose d’elle-même. Pour Libération, il y a communauté et communauté, minorité et minorité, devinez lesquelles et pourquoi.