Le Groupe Bayard a annoncé renoncer au recrutement d’Alban du Rostu et également à sa participation au rachat de l’ESJ Paris, deux décisions pourtant portées par le nouveau président du directoire, François Morinière. Ces reculades font suite à la mobilisation d’un certain nombre d’employés et d’auteurs du groupe s’érigeant en tribunal d’inquisition idéologique, la « coloration politique » supposée de ces projets n’ayant pas le bon goût de correspondre à leurs propres orientations.
Les conservateurs, nouveaux proscrits ?
Les personnes s’affirmant, ou étant considérées comme, « de tendance conservatrice » » ont-elles encore le droit de travailler ? C’est la question que l’on peut se poser après la mise à l’écart d’Alban de Rostu qui devait devenir directeur de la stratégie et du développement du groupe Bayard. Son crime ? Pas de délinquance financière ou de délits de droit commun mais le simple fait d’avoir été directeur général du Fonds du bien commun, organisation philanthropique de Pierre-Édouard Stérin, l’homme d’affaires catholique devenu la bête noire de la gauche et de l’extrême-gauche, inquiètes de la préservation de leur monopole sur la culture et les médias.
Psychodrame chez Bayard et nouvelle Inquisition
L’annonce de l’arrivée d’Alban de Rostu avait provoqué un véritable psychodrame au sein du Groupe Bayard. Une « incompréhension », orchestrée par l’intersyndicale CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT et SNJ, qui a abouti à plusieurs jours de mobilisation et de manifestation visant à dénoncer les risques de remise en cause des « valeurs » de la maison, à savoir « l’inclusivité, l’ouverture et la tolérance ». Une « tolérance » consistant apparemment à défendre hargneusement un absolu entre-soi idéologique et une « inclusivité » qui n’est que l’autre nom du « wokisme ». C’est par la menace d’une nouvelle journée de grève que les frondeurs et les syndicats – dont on ignorait que priver un travailleur de son emploi faisait partie des missions – ont finalement obtenu gain de cause.
Par « souci d’apaisement » face à une « campagne injuste », Alban de Rostu a donc accepté de renoncer à son poste et de se retirer. Par ailleurs le directoire – composé de François Morinière et de Dominique Greiner, journaliste et religieux de la congrégation des augustins de l’Assomption – a également annoncé avoir pris la décision de quitter le tour de table de l’ESJ Paris en revendant sa participation.
L’ESJ révèle ses nouveaux visages
Cette capitulation du groupe Bayard face au terrorisme intellectuel n’entrave en tout cas en rien le développement du projet de relance de l’École supérieure de journalisme de Paris (ESJ Paris). En effet, après son rachat le 15 novembre dernier, la plus ancienne école de journalisme du monde a dévoilé sa nouvelle équipe dirigeante. Le président de l’établissement sera donc Emmanuel Ostian, journaliste passé par TF1, Canal+, et BFMTV, qui sera assisté par Bernard de La Villardière, nommé directeur général adjoint. Les deux hommes s’appuieront sur un conseil pédagogique composé notamment de l’essayiste Olivier Babeau, du philosophe Rémi Brague, de la journaliste de CNEWS Sonia Mabrouk, de Jérôme Béglé, directeur général de Paris Match, de Donat Vidal-Revel, directeur général d’Europe 1, et de François d’Orcival, ancien directeur de Valeurs Actuelles.
Par ailleurs Alexandre Pesey, fondateur de l’institut de formation politique (IFP), prend également des fonctions au sein de l’école où il sera en charge du développement de l’établissement, tandis que la présidence sera assurée par Vianney d’Alançon, fondateur du Rocher Mistral en Provence.
Une équipe administrative et pédagogique dont le profil tranche indiscutablement avec le reste du « milieu » de la formation journalistique, totalement corseté et verrouillé depuis des décennies par la gauche morale « libérale-libertaire » comme le montre notre dernière brochure « Formatage continu », publiée aux éditions de la Nouvelle Librairie.
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