Dans une enquête fournie, Télérama dresse la bilan de la situation humaine au sein du groupe M6. Arrêts maladie, burn-out, départs en cascade… les malaises s’accumulent et s’aggravent au sein de la rédaction, sans que la direction ne semble lever le petit doigt.
En moins d’un an, le médecin du travail a signé deux inaptitudes « pour danger immédiat » concernant deux salariés en situation de souffrance aiguë. Ce même médecin succède d’ailleurs à un autre, qui avait pris sa démission, « essoré par la situation ». Les causes de cette crise sont nombreuses – multiplication des concurrents, crise de la publicité, programmes à bout de souffle… –, mais le moins que l’on puisse dire est que la direction ne fait pas grand chose pour arranger la situation.
Nicolas de Tavernost, réputé pingre, préfère ce qu’il appelle les « optimisations » plutôt que les plans sociaux. Sauf que ces « optimisations » se traduisent par un travail en flux tendu assez éprouvant : départs non remplacés, rythmes de tournage intensifiés, équipes réduites, objectifs des commerciaux renforcés… Les 1 861 employés du groupe sont en surchauffe, ce qui conduit à un climat explosif.
« Ceux qui peuvent se sauver partent ailleurs. Nombre de ceux qui restent vacillent », écrit Télérama. Tout récemment, trois nouvelles démissions ont eu lieu : Jean Bernard Schmidt, directeur de rédaction, salarié de M6 depuis huit ans, une rédactrice en chef adjointe de « Capital », et une reporter. « Les situations de souffrance sont niées, quand elles ne sont pas étouffées », confirme un syndicaliste.
Si les salariés de M6 sont longtemps restés fidèles et silencieux, certaines voix commencent à s’élever, timidement. La contestation fait son chemin, même si au sein du groupe, « les contre-poids à la direction semblent faibles »…