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Le média d’extrême-gauche StreetPress déménage « en urgence » de ses locaux à cause de l’installation de migrants

12 mars 2025

Temps de lecture : 4 minutes
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Le média d’extrême-gauche StreetPress déménage « en urgence » de ses locaux à cause de l’installation de migrants

Temps de lecture : 4 minutes

Après trois mois d’une « occu­pa­tion subie » par plusieurs cen­taines de migrants clan­des­tins au sein de leurs locaux, les jour­nal­istes du média d’extrême-gauche Street­Press ont annon­cé mar­di 5 mars devoir démé­nag­er « en urgence ».

« On a 48 heures pour trou­ver des nou­veaux bureaux. » Mar­di 5 mars, le jour­nal d’extrême-gauche Street­Press, qui a fait, comme le souligne le JDD, de la lutte « con­tre les droites rad­i­cales » son cheval de bataille, a révélé dans un com­mu­niqué devoir quit­ter « en urgence » ses locaux de la Gaîté Lyrique, à Paris.

Une annonce ubuesque qui fait suite à l’invasion du théâtre parisien par 250 migrants depuis le 10 décem­bre dernier, une « occu­pa­tion subie » qui a finale­ment con­traint le site cul­turel à fer­mer ses portes.

Une « occupation subie »

Remon­tons quelques semaines en arrière. Le 10 décem­bre dernier, comme le rap­pelle Math­ieu Molard, co-rédac­teur en chef de Street­Press, dans son com­mu­niqué adressé aux lecteurs du média, près de 250 migrants clan­des­tins rassem­blés au sein du Col­lec­tif des jeunes du parc de Belleville, débar­quent au théâtre de la Gaîté Lyrique où les jour­nal­istes de Street­Press ont alors leurs bureaux.

Choi­sis­sant de réa­gir « avec human­ité » — sans pour autant con­cert­er les mem­bres de la rédac­tion du jour­nal de gauche rad­i­cale qui évo­quent une « occu­pa­tion subie » — la direc­trice de la Gaîté Lyrique Juli­ette Donadieu décide alors de refuser l’expulsion pro­posée par la pré­fec­ture. « On ne peut pas expulser 250 jeunes en plein hiv­er », argue publique­ment celle qui demande aux pou­voirs publics de pro­pos­er un rel­o­ge­ment « aux jeunes ».

Voir aus­si : Street­Press lance une grande opéra­tion de déla­tion et de fichage

Dès lors, et « tant bien que mal », l’affaire s’organise. Mais après seule­ment quelques jours d’occupations, la Gaîté met fin à ses actions publiques : « plus de con­certs, plus d’expos, plus de con­férences ». Près de 80 salariés sont placés en chô­mage par­tiel (per­dant au pas­sage une par­tie de leur salaire) et Street­Press, « bien que sol­idaire », doit annuler cer­tains événements.

Un incendie dans les sanitaires

Au fil des jours, et au fur et à mesure que le nom­bre de migrants grandit, la sit­u­a­tion s’enlise : la nuit, recon­naît Math­ieu Molard, « la ten­sion monte par­fois entre les occu­pants » qui dor­ment à même le sol. Un soir, un incendie est même déclaré dans les san­i­taires. La goutte d’eau qui fait débor­der le vase. Les salariés, « qui assu­ment depuis plus de 80 jours un rôle qui n’est pas le leur », annon­cent exercer leur droit de retrait. La direc­tion en prend acte et annonce à la mairie que, « si aucun accord n’est trou­vé ven­dre­di 28 févri­er, elle sus­pendra la con­ven­tion qui la lie à la mairie ».

Après de longues négo­ci­a­tions, la mairie accepte finale­ment de pren­dre en charge la sécu­rité du bâti­ment, nous apprend Fron­tières. Pour autant, cette dernière refuse d’ap­porter une solu­tion aux migrants en sit­u­a­tion irrégulière.

« C’est la galère pour tout le monde et la mairie de Paris qui a les clefs pour déblo­quer la sit­u­a­tion, campe sur ses posi­tions », déplore Math­ieu Molard qui dénonce, dans le même temps, les « réac­tion­naires » qui se sont « emparés du sujet ».

« 48 heures pour trouver des nouveaux bureaux »

La sit­u­a­tion se révèle finale­ment inex­tri­ca­ble, et les salariés de Street­Press, média financé notam­ment par l’Open Soci­ety Foun­da­tions de George Soros (qui sub­ven­tionne mas­sive­ment asso­ci­a­tions et études partout dans le monde pour encour­ager les flux migra­toires mas­sifs en Europe), n’ont plus d’autres choix que de décam­per « dans l’urgence », après avoir appris qu’ils avaient « 48 heures » pour trou­ver de nou­veaux bureaux, faire leurs car­tons et partir.

Voir aus­si : La con­sul­tante LCI qui sug­gère d’« importer des enfants d’Afrique » est mem­bre d’un think tank financé par Soros

« On a pu sous-louer en urgence des bureaux à une asso­ci­a­tion parisi­enne et on a stocké dans un box une par­tie de notre matériel, dans l’attente d’y voir plus clair… », détaille Math­ieu Molard.

Ce démé­nage­ment — qui a entraîné plusieurs mil­liers d’euros de frais imprévus — a poussé Street­Press à sol­liciter l’aide de ses lecteurs pour pay­er les frais engen­drés par cette sit­u­a­tion excep­tion­nelle. Le tout, en con­tin­u­ant de dénon­cer dans leur com­mu­niqué les élus du Rassem­ble­ment nation­al, ceux de Recon­quête et Elon Musk que le média accuse de « met­tre de l’huile sur le feu » et de « dévers­er » une « pro­pa­gande raciste ».

Bet­ty Douanel

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