Pendant les fêtes, l’Ojim vous propose tous les jours de revivre les grands moments de l’année 2013 du point de vue de la critique des médias. Affaire Méric, affaire Léonarda, affaire du « tireur fou » de Libé, dossier sur les roms de Valeurs actuelles, Marseille vue par les médias, connivence des journalistes et des politiques… C’est toute l’actualité médiatique de 2013 qui est analysée et mise en perspective par l’Ojim. N’oubliez pas que l’Ojim est un site 100% indépendant qui ne vit que de vos dons. Aidez-nous à remplir notre rôle d’Observatoire des médias, et à exercer librement notre critique du système médiatique. Tout don nous sera utile.
Le mur des cons : quand une surprenante affaire en cache une autre, non moins surprenante…
Images filmées en cachette, scandale, députés qui interpellent un ministre, auteur anonyme d’une vidéo qui finit par être découvert, juges mis en causes par des avocats et des journalistes ou défendus par les mêmes… Et pour compliquer l’affaire, le conflit israélo-palestinien qui s’invite dans l’histoire… L’affaire du « mur des cons » est un feuilleton à épisodes avec tous les ingrédients pour un succès médiatique. Hélas, les vraies questions liées à l’impartialité de la justice ont été occultées par un grand règlement de compte idéologique.
Une drôle d’affaire
Le 24 avril dernier, le pure player gratuit (tendance droite libérale) Atlantico publiait sur son site une vidéo, filmée dans les locaux du syndicat de la magistrature où l’on pouvait voir « un gigantesque panneau dans la salle principal du local syndical, surplombé d’une affichette sur laquelle était écrit “Mur des cons” ». Sur ce mur : des photos de personnalités épinglées, parfois accompagnées d’un commentaire désobligeant. Ainsi, on y trouvait-on, pêle-mêle, des hommes politiques, pour la plupart membres de l’UMP, des anciens ministres, des patrons de presse (Étienne Mougeotte, Patrick Le Lay), des journalistes (David Pujadas, Éric Zemmour, Béatrice Schoenberg, Robert Ménard, Alexandre Adler, Yves Thréard etc.), mais aussi deux pères de victimes, le général Schmitt, père de la jeune Anne-Lorraine, assassinée en 2007 et Jean-Pierre Escarfil, père de Pascale, tuée par Guy Georges en 1979. Pour Atlantico, « ce petit “pilori privé”, installé dans un local syndical — au sein d’un bâtiment du ministère de la justice ! — est une forfaiture qui déconsidère ceux qui en sont à l’origine. Ce mur de la honte constitue une faute grave ».