Il y a deux ans, François Rebsamen, ministre du travail, avait estimé sur France Info que l’hebdomadaire Minute « prônait la xénophobie ».
« Voilà un journal qui a prôné et prône encore la xénophobie, sûrement, à la limite, le racisme et l’antisémitisme », avait-il déclaré. Aussitôt, la société Sacen, qui édite le journal incriminé, avait poursuivi M. Rebsamen pour injure publique, réclamant 5 000 euros de dommages et intérêts au ministre.
Cependant, le tribunal correctionnel de Paris l’a relaxé vendredi dernier, estimant que les propos en question « constituent l’expression d’un jugement de valeur porté par François Rebsamen sur l’idéologie et les positions défendues, selon lui, par une publication dont la nature polémique est notoire ». D’après le jugement, rapporté par l’AFP, ces propos « ne dépassent pas, dans un tel contexte, les limites admissibles de la liberté d’expression qui doit pouvoir s’exercer dans une société démocratique ».
Récemment condamné pour un titre polémique et humoristique sur les homosexuels (« mariage homo : bientôt ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt »), Minute avait été fustigé par les juges pour « un jeu de mot vulgaire sur la sodomie » dont le caractère « réducteur, clairement méprisant et outrageant » constituait bien une injure. Mais bien entendu, dire d’un journal qu’il est « xénophobe » n’est ni réducteur, ni clairement méprisant, ni outrageant et ne constitue donc pas une injure ! Pas sûr que « la justice ne juge que selon le code pénal » comme l’affirmait Christiane Taubira ces jours-ci…
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