Nos lecteurs auront remarqué les deux poissons d’avril nageant sur le site de l’Observatoire le premier jour du mois d’avril 2019. En effet Claude C, fondateur de l’Ojim n’a pas été compromis dans l’affaire de la Ligue du LOL et notre histoire de stagiaire maltraitée était pure invention. Il en est de même pour le rachat burlesque du quotidien L’Humanité par Alain Minc. Certains s’offusquent maintenant de cette tradition d’innocentes plaisanteries comme un article du Monde, du 1er avril justement.
Des poissons qui nagent vite
Ont été annoncés le premier avril 2019, entre autres, dans différents médias : l’embauche de l’ex secrétaire d’État Mounir Mahjoubi par Amazon, les échanges de places dans leurs émissions respectives de Cyril Hanouna et Yann Barthès, et la découverte de la première espèce intelligente qui s’est auto-détruite. Cette dernière publiée par Le Point a eu l’honneur d’une reprise par Apple News et a été largement diffusée. Et sans doute parfois crue, ce qui est l’apanage du bon poisson (d’avril) qui doit être avalé tout frais.
Cachez ce poisson que je ne saurai voir
Il n’en fallait pas plus pour qu’un pisse-froid du Monde sente son gosier (nous restons convenables) le gratter, nous citons :
« Pour beaucoup, l’époque n’est plus à la blague et il n’est plus question de prendre le risque de diffuser un contenu qui peut être pris pour argent comptant. Microsoft a ainsi rappelé à ses salariés l’interdiction de publier des canulars le 1er avril : « Les données nous montrent que ces blagues ont un impact positif limité et peuvent même entraîner une couverture médiatique négative », a expliqué Chris Capossela, le directeur marketing du groupe, dans une note aux salariés révélée par The Verge ».
Nous précisons que le journal The Verge existe et n’est pas un poisson d’avril. Sous le titre « Ne pas semer le doute », le journal du soir se drape dans sa dignité : « Quand une rédaction débusque les fausses informations et met en lumière les fausses déclarations des politiques toute l’année, ne risque-t-elle pas de semer le doute sur ses intentions ? Alors que les fausses informations inondent aujourd’hui les réseaux sociaux et que la défiance envers les journalistes augmente, mieux vaut faire profil bas ».
C’est pourquoi France 3 Provence-Côte‑d’Azur, Numerama et le journal québécois Le Devoir ne publieront pas de poisson d’avril. Certains parlent de frilosité, d’autres avancent un autre argument : ces médias publient tellement d’infox au quotidien qu’un poisson d’avril s’y retrouverait comme noyé.