Suite aux révélations publiées par Le Monde, affirmant que Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de la tuerie de Bruxelles, avait été geôlier d’otages en Syrie, l’ex-otage Didier François a qualifié le comportement du quotidien d’« irresponsable ».
Ce samedi, le journal du soir révélait que Nemmouche « aurait été l’un des geôliers des otages occidentaux détenus », dont le journaliste du Point Nicolas Hénin. Sur Europe 1, l’autre ex-otage Didier François a aussitôt qualifié cette publication d’« irresponsable » car elle « pose un véritable problème pour l’enquête, pour les témoins et pour les otages restés là-bas ».
« Cela permet malheureusement d’alerter les autres ravisseurs sur le fait que les services français détiennent des éléments sur les membres de ce groupe terroriste ayant déjà perpétré des attentats. Du coup, ça va leur permettre de se protéger, ce qui met en danger le travail des spécialistes du contre-terrorisme et les citoyens français », a‑t-il ajouté.
Mais pour Gilles Van Kote, le directeur du Monde, son journal « n’a pas eu le sentiment de mettre en danger qui que ce soit ». « Ce n’est pas le genre de la maison. Nos quatre otages ont été libérés, d’autres ont été exécutés, et cette personne est en prison », a‑t-il précisé.
Et d’ajouter que « le parquet ne nous a pas suppliés de ne pas le sortir, contrairement à ce qu’a écrit Libération. Nous avons contacté le parquet, qui savait donc que nous avions l’information et qui a refusé de commenter, mais il n’a pas été demandé au journal de ne pas la sortir, ni non plus par les services de renseignements ».
Sauf que le parquet dément fermement ces déclarations ! Dimanche soir, un responsable du parquet confiait à l’AFP : « Le parquet de Paris, contacté vendredi par un journaliste du Monde, n’a pas confirmé les éléments publiés le lendemain mais a expressément demandé au journaliste, comme il l’avait demandé auparavant aux autres médias qui avaient fait la même démarche, de ne pas publier ces éléments. »
De son côté, Libération a affirmé samedi avoir « choisi de ne pas sortir ce scoop » à la demande insistante du parquet de Paris, de la DGSI et des services de renseignement français, et n’avoir décidé de le publier « qu’après la décision du Monde de le faire ».