Après les révélations de Jean Quatremer sur les méthodes de Libération, les tweets engagés d’un journaliste du même quotidien ou encore la polémique liée au dossier de Valeurs Actuelles sur l’islamisation de Roubaix, la pression monte autour du Front National et des sujets susceptibles de séduire ses électeurs à l’approche des départementales.
Dans son éditorial du dimanche 15 mars intitulé « Départementales : se mobiliser contre le Front National », le quotidien du soir entre dans la danse et appelle ouvertement à faire barrage à ce parti « d’extrême droite ».
« Il est temps, il est urgent d’entraver sa marche en avant. Pour cela, rien ne remplacera une politique efficace de redressement économique et social du pays. Mais, dans l’immédiat, il faut engager contre le Front national un triple combat », écrit Le Monde. « Sémantique d’abord », pour ôter au FN le droit d’utiliser un vocabulaire républicain. « Politique, ensuite, contre le programme de l’extrême droite, ses contradictions et les risques qu’il fait courir au pays ». Et enfin « idéologique » car « derrière ses dénégations et ses camouflages, le FN reste un parti d’extrême droite. Il n’a renoncé à aucune de ses idées et obsessions. Il demeure un mouvement réactionnaire et nationaliste, désignant des boucs émissaires, attisant les peurs et les rejets. Xénophobe, enfin, comme en témoignent les saillies nauséabondes de bon nombre de ses candidats – ou de son président d’honneur, Jean-Marie Le Pen. »
Rien de bien neuf dans cet édito du Monde qui reprend la même stratégie que celle de Valls, fondée sur la « peur » et l’assurance de la catastrophe si le FN parvenait au pouvoir. On aurait cependant pu attendre d’un journal sérieux, une analyse plus « fine » du Front national de Marine Le Pen que celle d’un parti nationaliste et xénophobe… Le Monde appelle donc à « engager ces combats dès le 22 mars », c’est-à-dire au premier tout des élections. Pour un peu, Le Monde nous fournissait le bulletin à mettre dans l’urne…