Dans un article intitulé « Verts de rage », le médiateur et la direction du Monde ont répondu aux attaques d’Hervé Kempf.
Celui-ci a quitté, le 2 septembre dernier, le quotidien alors qu’il y occupait un poste de chroniqueur dans la rubrique Écologie. Réfugié sur le site gratuit Reporterre.net, Kempf y a accusé « la censure mise en œuvre par sa direction, qui [l]’a empêché de poursuivre dans ce journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes ».
Pascal Galinier, le médiateur du Monde, a réagi dans un article publié ce jeudi 5 septembre. Après avoir dénoncé une rupture « soigneusement mise en scène » et un « véritable réquisitoire » contre le journal, il donne la parole aux dirigeants du Monde.
Didier Pourquery, directeur adjoint de la rédaction à l’époque du litige, estime qu’« Hervé Kempf a été sur place en payant son voyage et en prenant un jour de vacances, montrant par là qu’il était bien partie prenante du conflit en question ». « Pour moi, son travail de chroniqueur n’était pas en cause. Nous avons simplement envoyé sur place un reporter du service Planète, habitué de la couverture de ce genre de conflits mais sans parti pris particulier », ajoute-t-il avant de conclure : « Ce serait à refaire, je prendrais exactement la même décision. »
De son côté, Alain Frachon, alors directeur par intérim du journal, renchérit : « Du temps où il était au Monde, Hervé Kempf n’a jamais contesté un instant qu’il avait disposé d’une totale liberté dans sa chronique. Il y a mené avec talent tous les combats qui lui tenaient à cœur. Mais l’une de ces batailles, le deuxième aéroport de Nantes, eût dû l’amener de lui-même à se désister de la couverture factuelle de cet événement. Il ne l’a pas voulu. C’est une autre conception de la presse, un point de désaccord noble. Qu’il cherche maintenant à l’expliquer en invoquant je ne sais quels intérêts capitalistiques que nous aurions voulu défendre, c’est de la ‘complotite’, une insinuation délirante et infamante de la part d’un vieux confrère. »
La Société des rédacteurs du Monde a, quant à elle, « regretté » et « réfuté » la position d’Hervé Kempf, rappelant « qu’au Monde les journalistes travaillent librement ». Et celle-ci d’ajouter : « Hervé Kempf a pris l’initiative de quitter le journal. Un mois après avoir touché ses indemnités de départ, il jette l’opprobre sur la collectivité où il a travaillé pendant quinze ans. Cela n’est pas correct. Hervé Kempf n’est pas un martyr du Monde. »
Enfin, la patronne du Monde, Natalie Nougayrède, a déclaré que « contrairement à ce qu’il prétend, Hervé Kempf n’a jamais fait l’objet de la moindre censure au Monde ». Quant à l’avenir : « Hervé Kempf a décidé de quitter Le Monde de sa propre initiative. Il sera prochainement remplacé dans nos pages en tant que chroniqueur sur les questions d’environnement – un thème que Le Monde entend continuer de traiter dans toute sa richesse. »
Crédit photo : capture d’écran site lemonde.fr