[Première diffusion le 9 juillet 2020]
Samedi 4 juillet 2020, jour de la fête de l’indépendance des États-Unis d’Amérique, un jour où l’Amérique se gausse des valeurs de ses Pères fondateurs, le New York Times, quotidien archétypique à l’échelle mondiale de ce que peut être un média bobo-libéral, a donné un exemple caricatural de pratique du journalisme propagandiste. La cible ? Donal Trump.
Alors que la campagne présidentielle bat son plein dans des conditions étranges, l’épidémie de coronavirus se poursuivant, et les deux candidats, Biden et Trump, n’adoptant pas la même attitude, le premier demeurant en retrait de l’espace public, le second menant une campagne de meetings, le New York Times a clairement choisi son camp démocrate et surtout affronte Trump avec une absence de recul sans mesure. Le journal daté du samedi 4 juillet en est un bel exemple.
Le cadre de l’article
Le titre : « Trump livre un discours conflictuel et un appel à la guerre culturelle lors de son discours du mont Rushmore »
L’accroche : « En chute dans les sondages et incapable de contrôler une pandémie qui fait rage, le président s’est présenté en combattant d’un « nouveau fascisme d’extrême gauche » qui met en péril les valeurs américaines et cherche à effacer l’histoire. »
La référence est claire : il s’agit du débat actuel sur les « minorités » et de la volonté de réécriture de l’histoire, volonté qui se saisit de chaque occasion, l’affaire Floyd actuellement, les élections aussi, et à laquelle le principal quotidien de la gauche sociale libérale américaine, amoureux des combats des minorités, s’associe ouvertement, par exemple dans ses pages éducation. Un phénomène que l’OJIM a déjà analysé en deux parties :
- De l’influence médiatique sur le monde scolaire aux États-Unis, partie 1
- De l’influence médiatique sur le monde scolaire aux États-Unis, partie 2
La propagande dans ce domaine, celui de l’éducation et de la réécriture de l’histoire américaine contre l’histoire « blanche », est une véritable machine de guerre dans les médias des « élites libérales libertaires » des côtes Est et Ouest, ainsi que des campus et des franges militantes des minorités, au point qu’il est devenu habituel d’entendre, dans les médias américains, que les noirs auraient été le premier peuple d’Amérique. A cette propagande, le New York Times se joint assidument, et pas seulement par le biais de ses pages d’éducation. Chaque article consacré à Trump, qui est automatiquement, et depuis son élection, une charge anti-Trump, est susceptible de l’attaquer à ce propos. Ce fut donc le cas suite au discours du président des États-Unis devant le mont Rushmore, haut lieu symbolique, connu dans le monde entier du fait de sculptures géantes des Pères fondateurs des États-Unis.
Les mots de l’article
L’article démarre sur les chapeaux de roue :
« Debout face à un amphithéâtre bondé, devant le mont Rushmore, pour célébrer la fête de l’indépendance, le président Trump a prononcé un sombre discours, source de divisions, visant à relancer sa campagne pour un second mandat sur le ton de la lutte contre un « nouveau fascisme d’extrême gauche » cherchant à effacer les valeurs et l’histoire de la nation. »
Le New York Times ne comprend pas ce que dit Donald Trump, un fait qui est parfois analysé comme une des raisons de l’incapacité du quotidien à saisir les raisons profondes de la montée des populismes dans le monde. Pourquoi ? Comme ses homologues du Monde ou de Libération en France, pour les médias libéraux libertaires,l’identité des peuples et des civilisations est une chimère.
L’article est bourré de coups bas, presque à chaque ligne : ici, Trump est accusé d’utiliser une occasion officielle (le discours du jour de la fête de l’indépendance est pourtant une pratique normale), le début des vacances ; de ne pas tenir compte aussi, et de ne pas parler, de l’épidémie, dont il est par ailleurs jugé responsable par le même quotidien. Le tout par machiavélisme, Trump n’étant aux yeux du New York Times mu que par une obsession, sa réélection. Comme s’il différenciait en cela des autres politiciens professionnels, ainsi ceux soutenus par le quotidien ces dernières années, Obama ou Clinton par exemple, ou Biden actuellement.
L’aveuglement du journal quasi officiel du parti démocrate américain est impressionnant. Ainsi, Trump ne fait par moment que décrire une évidence que tout observateur de bonne foi ne peut qu’agréer : « Notre nation est l’objet d’une campagne sans merci pour effacer notre histoire, diffamer nos héros, effacer nos valeurs et endoctriner nos enfants », a déclaré M. Trump, s’adressant à une foule de partisans agitant des pancartes, dont peu portaient des masques. « Des foules en colère tentent de démolir les statues de nos fondateurs, de défigurer nos monuments les plus sacrés et de déclencher une vague de crimes violents dans nos villes. »
N’est-ce pas ce à quoi nous avons assisté, et ce qui est importé ici en France?
Le fil rouge de cette attaque en règle contre le président des États-Unis est simple : Trump, obsédé par sa réélection et par la nécessité de mobiliser sa base, met en péril les Américains en minimisant la croissance de la pandémie et en favorisant les rassemblements importants de personnes non masquées. Ni distanciation sociale ni masques, le quotidien mime le fait d’être choqué, insiste sur ce sujet puisque c’est… l’axe de campagne de « son » candidat, Biden. Des photos montrant des manifestants anti-Trump, tous jeunes et masqués, et blancs pour l’essentiel, sont mises en avant dans le corps de l’article. C’est la vieille rengaine officielle : Trump est dangereux. Les deux premières années de son mandat, il devait même conduire, disait-on, les États-Unis, et le monde, à une guerre concrète avec la Chine, la Russie ou la Corée du Nord, ou même les trois. Cela n’a pas eu lieu et a donc disparu des pages et des écrans libéraux libertaires américains, comme européens d’ailleurs.
Reste que l’organisation des festivités devant le mont Rushmore, tandis que l’épidémie continue de croître, est présentée comme une décision volontaire de diviser les Américains, au prix de leur vie. Le New York Times n’y va pas avec des pincettes, malgré son statut de journal dit « de référence » à l’échelle mondiale. Le journaliste note par exemple que « quelques personnes » dans le public « faisaient référence à CNN comme « Communist News Network », un comportement que l’on sait et que le journal sait minoritaire, ce qui n’est pas le cas des accusations de racisme systémique à l’encontre de toute personne n’appartenant pas à l’une ou l’autre minorité, raciale ou de genre, en particulier dans les pages du New York Times. Et sur CNN, justement.
Le New York Times est entré dans une période électorale où, comme à son habitude, il n’est plus un journal mais un organe de propagande partisan en faveur du parti démocrate et de son candidat aux prochaines présidentielles, ce qu’il est déjà habituellement mais de façon tout de même moins ouverte. Il n’y a ici plus de journalisme, simplement un article qui exsude de détestation à l’égard de Trump, au point de l’accuser de « tordre la réalité », ce qui est fort de café de la part du New York Times, et surtout de mettre le pays en danger, de par son attitude face au coronavirus.
A aucun moment le quotidien n’interroge sa propre idéologie, la mondialisation à tout prix, une idéologie dont il est et a été dès son développement forcené l’un des principaux promoteurs, une idéologie qui a conduit à la fabrication d’un monde où la circulation de tous les virus est en effet follement favorisée. Le New York Times montre du doigt mais n’interroge jamais ses propres responsabilités.
Voir également notre article sur le New-York Times et l’auto-censure, ainsi que celui sur la démission du responsable de sa page idées.