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Le Parisien aime la campagne électorale d’Emmanuel Macron, mais pas celle d’Éric Zemmour

8 juin 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Parisien aime la campagne électorale d’Emmanuel Macron, mais pas celle d’Éric Zemmour

Temps de lecture : 3 minutes

Le journal de Bernard Arnault Le Parisien ne cesse de s’affirmer comme l’un des plus ardents soutien du président de la République. Deux articles dans l’édition du 3 juin 2021 en donnent une nouvelle illustration éclatante.

Emmanuel Macron en campagne

Le prési­dent de la République a annon­cé début juin entre­pren­dre le tour de France des régions pour « aller à la ren­con­tre des Français ». Il s’agirait de « pren­dre le pouls » de la population.

Il faut croire que le « pognon de dingue » dépen­sé en com­mu­ni­ca­tion et en sondages d’opinion par l’Élysée, souligné notam­ment par Le Point, ne suff­i­sait pas. 28 mil­lions d’euros en 2020, excusez du peu.

Il est vrai que notre prési­dent sem­ble aimer le con­tact direct, comme à Saint Mar­tin en sep­tem­bre 2018 avec un deal­er faisant un superbe doigt d’honneur. Mais cer­tains diront que nous nous égarons.

Le Parisien ne va sans nul doute pas man­quer de suiv­re cha­cun des déplace­ments prési­den­tiels. Le 3 juin, c’est sur le pre­mier déplace­ment du chef de l’État, à Saint-Cirq-Lapopie, que le quo­ti­di­en con­sacre un arti­cle. Le titre trahit l’obsession prési­den­tielle du « con­tact » : « Mon pre­mier objec­tif, c’est de retrou­ver le con­tact ».

Ce tour de France présen­tant toutes les car­ac­téris­tiques d’une cam­pagne élec­torale financée à grand frais par le con­tribuable français, l’auteur de l’article prend des pré­cau­tions ora­toires pour ne pas froiss­er le chef de l’État : ce déplace­ment aurait « comme un air de cam­pagne à un an de la prési­den­tielle ». S’il ne s’agit que d’air, ce n’est donc pas une preuve solide…Le fait que la cou­ver­ture médi­a­tique de ce tour de France n’entre pas dans le décompte scrupuleux du CSA des inter­ven­tions poli­tiques n’est même pas évo­qué par le téméraire jour­nal­iste. Le jour­nal a réservé cette faveur à un autre jour­nal­iste qui fait beau­coup parler.

Zemmour, un succès qui insupporte la médiacratie

L’essayiste et jour­nal­iste Éric Zem­mour a con­tribué à faire mon­ter en flèche l’audience de la chaine CNews. Chaque soir, c’est lors de Face à l’info un véri­ta­ble fes­ti­val, avec des débats appro­fondis sur des sujets divers. De nom­breux Français se réga­lent en regar­dant enfin une per­son­ne non seule­ment cul­tivée mais qui a égale­ment des con­vic­tions solide­ment char­p­en­tées et un franc par­ler. Mais ce suc­cès dérange.

Séjourné/Attal et un journaliste du Parisien

N’écoutant que son courage, un jour­nal­iste du Parisien (Julien Duf­fé) a, tou­jours dans l’édition du 3 juin, pris la plume pour s’adresser au Prési­dent du CSA. Il souligne les argu­ments dévelop­pés dans une tri­bune dans l’Opinion par l’un des con­seillers d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné — par ailleurs « mari » de Gabriel Attal,  porte-parole du gou­verne­ment — dans laque­lle celui-ci s’offusque notam­ment que « « C News est entrée dans une poli­ti­sa­tion à out­rance ». Puis, inquisi­teur, il pose au Prési­dent du CSA deux ques­tions sentencieuses :

« En tant que prési­dent, jugez-vous que la mul­ti­pli­ca­tion des débats d’opinion met en dan­ger le principe du plu­ral­isme ? Serait-il pos­si­ble, comme le sug­gère Stéphane Séjourné, de décompter le temps de parole des édi­to­ri­al­istes inter­venant sur les chaînes, comme Éric Zem­mour ? ».

On savait que la con­sti­tu­tion de la 5ème République don­nait une tour­nure monar­chique à la prési­dence de la République. On sait main­tenant qu’elle a pro­duit une cour médi­a­tique qui sait faire la part des choses entre les attrib­uts d’un monar­que et les abus d’un manant.

Nous lais­sons la con­clu­sion à Claire sur Twitter :

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