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Le Parisien, le genre et les toilettes mixtes en milieu scolaire

14 octobre 2024

Temps de lecture : 6 minutes
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Le Parisien, le genre et les toilettes mixtes en milieu scolaire

Temps de lecture : 6 minutes

Nous vivons une époque formidable à tout point de vue. Je découvre que le progrès n’en finit pas de progresser à l’occasion d’une publication du journal Le Parisien (propriété de LVMH) datée du 4 octobre 2024. Un article qui, non content de semer le trouble dans le genre pour citer Judith Butler prophétesse de notre société liquide, de notre généreux totalitarisme-bouillie, totalitarisme de l’indifférenciation et de la grande partouze globale, se mêle de pissotières et de défécations mises en commun. Vous me direz, c’est sans doute dans l’ordre. Mais là où je ne marche plus avec ces délires de psychotiques, c’est quand ils prétendent légiférer dans le milieu scolaire.

Toilettes non binaires

Le quo­ti­di­en de Bernard Arnault nous informe donc que « La non-mix­ité des toi­lettes à l’école ne fait qu’invisibiliser les vraies dif­fi­cultés ». Si comme moi vous pensez – et Boileau nous a certes précédé sur ce point – que « ce que l’on conçoit bien s’énonce claire­ment, et les mots pour le dire arrivent aisé­ment », navré de vous dire que vous avez frap­pé à la mau­vaise porte. Le Parisien s’adresse à des ini­tiés. Sans doute faut-il avoir fait son petit bon­homme de chemin en Gen­der Stud­ies pour décrypter ce genre d’in­for­ma­tion. Pour faire sim­ple, il s’ag­it de créer des toi­lettes mixtes où vos filles et vos garçons pour­ront faire leurs besoins sans subir la bar­rière fas­ciste et patri­ar­cale de la binarité.

Et le patriarcat s’écroulera

Ras­surez-vous, ce n’est pas ce que vous pensez, encore des dingues qui font des expéri­ences de lab­o­ra­toire avec nos goss­es, soit par incon­science soit par plaisir per­vers. Non, Le Parisien pré­cise oppor­tuné­ment que notre doc­teur en géo­gra­phie du genre a l’habitude :

« Elle accom­pa­gne les col­lec­tiv­ités dans la mise en place de toi­lettes mixtes et respec­tant l’intimité de cha­cun au sein des étab­lisse­ments scolaires. »

Donc l’in­tim­ité de cha­cun sera respec­tée, mais en mêlant filles et garçons dans les toi­lettes… Pour créer con­fu­sion et promis­cuité mal­saine ? Non pour faire tomber le patri­ar-caca. L’ex­pres­sion n’est pas de moi mais elle tombe à pic !

J’avais déjà relevé cette manie de s’im­mis­cer dans l’in­tim­ité et la sphère privée chez ces gauchistes, bien­fai­teurs de l’hu­man­ité, qui n’ont pas une bonne idée de retard. On se demande bien ce qu’on ferait sans eux, à part vivre en paix. La fureur de décon­struc­tion qui les ani­me, j’en avais trou­vé l’ex­pres­sion parox­ys­tique chez Geof­froy Lagas­ner­ie, qui, en bon généal­o­giste des idées, décèle l’origine du fas­cisme dans la struc­ture famil­iale – patri­ar­cale, école de Franc­fort oblige – et dans la pro­priété privée. Étant antifas­ciste jusqu’à l’agonie, per­suadé que cette men­ace pèse sur la République plurielle men­acée, je me mis en quête d’une solu­tion. Soudain, Eurê­ka, je m’exclamais : « Pour lut­ter con­tre le fas­cisme, il ne faut pas avoir de cham­bre à soi, il faut col­lec­tive­ment dormir avec ses par­ents et avec la psy­ch­an­a­lyste lacani­enne spé-décon­struc­tion qui prend tout ce petit monde à sa charge (men­tale) ; charge men­tale très lourde à cause du phal­lus-tra­versin. Le psy­ch­an­a­lyste, ivre des détentes pul­sion­nelles, des affects désen­com­brés, pour ne pas som­br­er, sera assisté par un soci­o­logue bour­dieusien qui exam­ine si les luttes pour la dom­i­na­tion se per­pétuent dans la bataille des ron­fle­ments noc­turnes, tout en dres­sant des sta­tis­tiques sur la sta­bil­ité du nom­bre d’immigrés depuis Louis VI le Gros jusqu’à nos jours. Un seul souci, le lacanien devra désavouer son logo­cen­trisme coupable. Lacan dis­ait que nous étions des “Par­le-Être”, ce qui recon­duit les iné­gal­ités avec les décla­ma­teurs intrépi­des de bor­bo­rygmes, wesh, gros, etc… Lévi-Strauss, la pen­sée sauvage… Tout converge ! »

Le Parisien se caricature lui-même

Ce jour­nal s’é­tait pour­tant illus­tré de bien d’autres manières, en salu­ant – avec les com­pé­tences infus­es en cri­tique musi­cale dignes d’un Manouch­i­an ou d’un Manœu­vre – les « punch­lines inci­sives » du rap No Pasaran dont un col­lec­tif de rappeurs nous avaient fait l’of­frande imméritée lors de la cam­pagne dite du « front répub­li­cain » lors des dernières élec­tions, où fusaient par­mi ces « punch­lines inci­sives » des appels au meurtre à peine voilés. J’avais rap­pelé ailleurs, juste pour le plaisir d’of­frir, que la chan­son orig­i­nale No pasarán com­mençait par un appel à la lutte con­tre les mau­res importés par Fran­co, et qu’elle vaudrait aujour­d’hui à son paroli­er de pass­er devant la 17e cham­bre cor­rec­tion­nelle pour inci­ta­tion à la haine raciale, sur le sig­nale­ment d’un antifas­ciste pro­fes­sion­nel. Pour con­clure sur une déf­i­ni­tion du front répub­li­cain tel que je me le représente : une coali­tion des pos­sédés et des pos­sé­dants con­tre les dépossédés.

Les nouveaux possédés sont là

Les pos­sédés ont encore fait des con­vul­sions apparem­ment. Je suis, certes, ama­teur de films d’hor­reur et un pas­sion­né de Love­craft, mais je préfère que l’en­fer soit can­ton­né au domaine de la fic­tion, ne me prononçant pas, à la manière de Dante, sur sa réal­ité. Rim­baud : « La théolo­gie est sérieuse, l’en­fer est cer­taine­ment en bas – et le ciel en haut. » Quelle que soit leur local­i­sa­tion, d’au­cuns s’échi­nent sans répit à le propager dans tout espace qui pour­rait ou voudrait s’y sous­traire. Vrai­ment, le délire est un cauchemar, mais quand on est pris dans le délire d’un autre sans pou­voir s’en délivr­er, ce n’est plus un cauchemar, c’est l’en­fer même.

Voir aus­si : Le Parisien sur le drame de Crépol

Le Conseil d’État accueille un algérien pour « transition de genre »

À l’heure où, comme nous l’ap­prend le JDD, le Con­seil d’É­tat valide le statut de réfugié d’un Algérien con­damné pour agres­sion sex­uelle sur mineur sous pré­texte de « tran­si­tion de genre », nous sommes en droit de nous deman­der où ces joyeusetés vont s’ar­rêter, si nous ne sommes pas citoyens d’un asile psy­chi­a­trique à ciel ouvert. Fig­urez-vous que Le Parisien (le jour­nal de Bernard Arnault, répé­tons-le) sait, à défaut, où ces joyeusetés ne s’ar­rêteront pas, par la grâce d’Édith Maruéjouls, doc­teure en géo­gra­phie du genre. Édith Maruéjouls, doc­teure en géo­gra­phie du genre – je répète pour les plus per­plex­es d’en­tre vous — a créé l’Atelier recherche obser­va­toire égal­ité (l’Arobe), un bureau d’études qui a déjà accom­pa­g­né plusieurs dizaines d’étab­lisse­ments sco­laires sur les ques­tions d’égalité de genre. Elle est l’autrice de « Faire je (u) égal : penser les espaces à l’école pour inclure tous les enfants » (Éd. Dou­ble Ponc­tu­a­tion, 2022).

Désor­mais, pour lut­ter con­tre le fas­cisme, je pense qu’il faut aller plus loin et met­tre le genre aux chiottes…

Jean Mon­talte

Voir aus­si : LVMH, info­gra­phie

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