Samedi dernier, Le Parisien publiait le témoignage « exclusif » d’une mère porteuse, la première Française à assumer à visage découvert avoir porté un bébé pour autrui, ce qui en France demeure illégal.
Il s’agissait de Raphaella, 24 ans, une jeune femme ayant accepté de porter un bébé « pour aider », et ce pour la très modique somme de 5 000 euros. D’emblée, ce témoignage avait suscité doutes et interrogations. Pourquoi se dévoiler ainsi, au risque d’un procès, après avoir empoché une somme très en deçà de ce qui est généralement reversée aux mères porteuses ?
BFMTV a alors mené son enquête et la journaliste Emmanuelle Geuns a réussi à joindre la grand-mère de la jeune femme : « Hier, j’ai eu sa grand-mère au téléphone. Elle me dit que sa petite-fille n’a jamais été mère porteuse, mais qu’elle a accouché d’une petite fille qui a été placée par les services sociaux. » Devant la polémique, le journal Le Parisien, à l’origine de l’affaire, s’est également renseigné de son côté (mieux vaut tard qua jamais !).
Ainsi le quotidien a‑t-il finalement découvert la supercherie. Sur son site internet, Le Parisien s’est excusé auprès de ses lecteurs. « Après de plus amples vérifications auprès de ses proches, et notamment sa mère que nous avons jointe par téléphone ce lundi après-midi, il s’avère que cette jeune femme, Raphaella, a inventé cette histoire de toutes pièces, dissimulant une situation parentale en réalité très compliquée », disait un communiqué. Le journal a également contacté la mère de la prétendue mère porteuse et recueilli ce témoignage sans équivoque : « Ma fille est une mythomane qui croit à ses mensonges. »
« Raphaella avait bâti un faux témoignage comportant de très nombreux détails, ce qui a abusé notre vigilance, ainsi que celle d’autres médias lui ayant également donné la parole. (…) Notre souci étant d’informer avec exactitude nos lecteurs, nous tenons ici à apporter ces rectifications qui rétablissent la vérité », conclut l’article. Si l’unique souci du Parisien avait été l’exactitude des informations qu’il publie, et non le « coup » qui fait vendre, nul doute que celles-ci auraient été plus amplement vérifiées avant publication…
Photo : couverture du Parisien du 9 mars 2013