Alors qu’au début de l’année, nous nous demandions si le podcast ne représentait pas le “nouvel eldorado de la presse”, c’est désormais le Parlement Européen qui se met à ce format (lien vers les épisodes ici).
L’Union européenne, habituée à faire sa petite propagande médiatique, s’est lancée dans l’exercice en sortant un podcast composé de 12 épisodes d’environ 15 minutes, intitulé “Parle-moi européen”. L’objectif affiché est de “décrypter l’Europe d’aujourd’hui et imaginer celle de demain”. Vaste programme.
Une production de Bababam pour le Parlement européen
Ce podcast a été produit par Bababam pour le Parlement européen. Bababam est un studio de podcast fondé par Pierre Orlac’h, cofondateur et ancien directeur général délégué du Groupe Cerise (Gentside, OhMyMag), racheté en 2016 par Prisma Média.
Pour présenter ce podcast, c’est Victor Dekyvère qui a été choisi, journaliste chez Arte et chroniqueur dans l’émission 28 minutes présentée par Élisabeth Quin. La marque de fabrique d’Arte se retrouve d’ailleurs dès l’image d’illustration du programme où apparaissent des citoyens qui semblent plus provenir du monde entier que d’Europe. “The Love Europe project” d’Arte s’était déjà fait remarquer il y a quelque temps pour sa vision “très internationale” de l’Europe.
Un contenu politiquement correct habituel
Ce podcast tente de couvrir l’essentiel des thèmes relatifs à l’UE, le premier épisode commence avec celui de la crise sanitaire face auquel “l’Europe a vacillé”. Dans la continuité, c’est ensuite “le retour des frontières” qui est abordé, face auquel, l’Europe a de nouveau “vacillé” (sic). Épisode dans lequel on note toutefois deux interventions de Jérôme Rivière, Président de la délégation française du groupe ID au Parlement européen, témoignant d’une certaine démarche d’ouverture à différents points de vue (même si il est rapidement contredit).
Après le retour des frontières, on passe à la crise économique, le plan de relance. Soudainement, à l’épisode 5, le grand sujet mis en avant est celui des “États-Unis d’Europe” pour reposer “la question de plus de fédéralisme suite à la crise du coronavirus”.
Les épisodes suivants parlent du climat, de l’agriculture, du numérique, de “l’Europe sociale”, de “l’Europe garante des droits et des libertés” (face à la Hongrie et la Pologne qui ne respecteraient pas “les principes de la démocratie libérale”).
Enfin, au dixième épisode, revient le sujet des migrations dans une Europe où l’on ne peut que constater la “difficile condition des réfugiés”.
L’épisode suivant se pose la question de la place de l’Europe dans le monde au moment où les “États-Unis de Donald Trump se désengagent de leurs obligations (sic) internationales”. Puis vient avec le douzième épisode, la conclusion de ce podcast. Pendant plusieurs minutes, nous avons le droit à une compilation de propos tenus par des interviewés sur leur vision de l’UE de demain et surtout, à la fameuse nécessité de “réduire la montée de l’extrême droite qu’il y a dans ce continent et qui est vraiment inquiétante” (sic).
En somme, un contenu à l’image des régulières productions des institutions européennes.