En pleine lutte avec leur direction, qui souhaite transformer le journal en espace culturel et en réseau social, les salariés de Libération sont entrés en contact avec le patron de La Tribune pour une reprise en cas de faillite.
« J’ai été sollicité par des salariés, mais je n’ai jamais été en contact avec Bruno Ledoux et il n’y a aucune possibilité d’entente sur un projet commun », a confirmé Jean-Christophe Tortora avant de préciser qu’il « préfère être en contact avec des salariés qu’avec Bruno Ledoux », un homme qui veut « imposer son projet, ce qui ne marche pas dans une entreprise de presse ». « Je ne souhaite pas un dépôt de bilan pour Libération, c’est une épreuve douloureuse. Mais si Libération avait besoin de nouveaux partenaires, moi-même et mes partenaires serions candidats à une reprise, dans le cadre d’un projet co-construit avec les salariés et les journalistes de Libération. Je ne crois pas à un projet dans un média sans adhésion réelle de la rédaction », a‑t-il développé.
Mais quelle sera la posture de celui qui a repris La Tribune en 2012 et a supprimé l’édition papier ? « Dans un tel projet, je maintiendrai le papier, même si dans quelques années à l’évidence il y aura une évolution majeure sur le numérique. Mais aujourd’hui il serait totalement prématuré d’abandonner le papier pour Libération », explique-t-il.
Le 22 avril, le tribunal de commerce de Paris statuera sur l’avenir de Libération, un quotidien au bord du gouffre.
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capture d’écran vidéo whoswhoinfrance via Youtube (DR)