Marine Le Pen a‑t-elle été mise en difficulté, voire « humiliée » lors de son entretien télévisé sur Radio Canada ? C’est en tout cas ce que laisse entendre le « Petit Journal » de Canal+.
Jeudi 24 mars, la présidente du Front National était interrogée par la journaliste québécoise Anne-Marie Dussault. Un échange tendu où les deux femmes ont chacune fait valoir leurs arguments. Sauf que d’après le « Petit Journal » de Yann Barthès, c’est bien Marine Le Pen qui aurait été malmenée dans ce débat.
Grâce à un montage totalement subjectif de quelques minutes, l’émission n’a gardé que les échanges qui l’intéressaient en supprimant le reste de l’entretien, et parfois même les réponses de Mme Le Pen à son interlocutrice. Comme le note la blogueuse québécoise Sophie Durocher sur son blog, l’entrevue a été totalement « tronquée » et « dénaturée », à la limite de la « propagande ».
Et celle-ci d’illustrer l’application de cette méthode malhonnête : « Si je prends un match de hockey Canadiens-Bruins et que je ne garde au montage que les buts marqués par les Bruins, je peux réussir à vous faire croire qu’ils ont gagné la partie. Alors que c’est le Canadien qui l’a emporté 8 à 3. »
C’est exactement que qui s’est passé avec cet entretien qui, dans son intégralité, dure 30 minutes et comporte de nombreuses répliques percutantes de Marine Le Pen, entièrement passées sous silence. « Ils n’ont pas gardé un seul des malaises, un seul des silences, quand Le Pen pose une question à Dussault et que celle-ci ne sait quoi répondre », ajoute Sophie Durocher.
Le pire, note-t-elle, c’est que « plusieurs médias pourtant respectables, ont écrit des textes basés sur le “remontage” du Petit Journal, sans jamais manifestement avoir visionné l’intégralité de l’entrevue ». Une pratique courante au « Petit Journal », surtout lorsqu’il s’agit de nuire au Front National.
Le « Petit Journal » expulsé du Maroc
Par ailleurs, plus récemment, une équipe de l’émission a été interpellée au Maroc avant d’être expulsée. Alors que Martin Weill et son équipe tournaient un sujet sur la condition des homosexuels dans le pays, notamment après la diffusion d’une vidéo montrant le lynchage de deux homosexuels par leurs voisins, ces derniers ont été arrêtés puis reconduits à la frontière faute d’autorisation de tournage.
Comme l’a expliqué M. Weill, ils ont tout juste eu le temps de tourner trois images avant d’être « dénoncés par les habitants qui soutiennent les agresseurs ». Quant à l’autorisation, « l’obtenir, quand on traite d’un sujet comme l’homosexualité, ça arrive rarement », précise-t-il. En effet, pour ce faire, il faut : « faire une demande, depuis la France, au ministère marocain de la Communication, fournir des justificatifs et un synopsis détaillé au Centre cinématographie marocain, etc. Une autorisation qui peut prendre jusqu’à trente jours. »
Pour aborder un sujet aussi sensible, dans un pays où l’homosexualité est punie de trois ans d’emprisonnement, les équipes de Yann Barthès ont donc décidé d’y tourner sans autorisation. Après cette expulsion, le « Petit Journal » a promis de revenir sur place, avec cette fois toutes les autorisations nécessaires.