Le symbole en vaut la chandelle : le plus vieux journal papier du monde encore édité à ce jour va passer au tout-numérique.
Il s’agit de la Lloyd’s List, quotidien économique d’information sur le commerce maritime, imprimé sans interruption depuis… 1734 ! À l’origine, l’histoire commence dans un café de Londres, tenu par Edward Lloyd. On y parle mer, bateaux et commerce. On y organise également des ventes aux enchères de bateaux et marchandises.
Pour attirer les clients, le café va, pour la première fois le 4 octobre 1696, imprimer une lettre d’information qui sera placardée sur ses murs : la Lloyd’s News. « Cette lettre d’information sera publiée sur du bon papier, avec une marge suffisante pour que tous les gentlemen puissent écrire sur leur propre business », pouvait-on alors y lire.
Ensuite, la lettre se transforme en journal, la Lloyd’s List, qui paraît tous les mardis avant de devenir quotidienne. La source des informations du journal ? Un grand livre où chacun, de passage dans le café, pouvait y écrire ses nouvelles de la mer. Ce livre devient vite une source très sérieuse et de qualité. Le journalisme participatif est né…
Aujourd’hui, la Lloyd’s List vit toujours et est même en bonne santé : 16 000 abonnés pour un coût d’abonnement annuel de 2 100 euros. Présent sur Internet, smartphones et tablettes, le journal poursuivait l’impression de son édition papier.
Alors pourquoi ce passage au tout-numérique ? Une enquête clients réalisée en juin révélait que 97% des lecteurs déclaraient préférer s’informer en ligne quand seuls 2% continuaient à consulter Lloyd’s List uniquement sur papier… Le choix a donc été vite fait.
Le journal passera tout au tout-numérique à partir du 20 décembre, après 279 ans d’aventure imprimée.
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