La presse suisse est dominée par deux grands groupes alémaniques. Ringier dont nous soulignions la bonne santé quasi insolente et Tamedia (Le Matin, 20 minutes, Berner Zeitung, Finanz und Wirtschaft, Tagblatt der Stadt Zürich, Tages-Anzeiger et bien d’autres). Tamedia semble en moins bonne santé, en retard relatif dans le numérique par rapport à son concurrent.
Disparition du Matin ?
Le Matin avec Le Temps (Ringier) fait partie des deux quotidiens les plus importants de Suisse francophone. Le Matin dimanche est même le seul quotidien dominical depuis la disparition de La Suisse. Mais le quotidien doit abandonner sa formule papier le 21 juillet 2018 pour laisser place à une édition purement numérique.
La nouvelle formule lematin.ch doit employer une dizaine de collaborateurs, impliquant par là le licenciement (ou le reclassement dans d’autres titres du groupe) de la plupart des journalistes. Ces derniers ont observé un mouvement de grève au début de l’été avant que les négociations ne reprennent avec la direction du groupe.
Pour mieux renaître ?
Le titre en l’état perd plus de six millions de francs suisses par an et ne semble pas pouvoir être sauvé tel quel. Une piste de reprise par les employés a été proposée par Thierry Brandt, un chef d’édition licencié par le journal. Mais il faudra trouver des investisseurs à un moment où les aides publiques se raréfient.
Un autre projet met l’accent sur le sport. Des contacts ont été pris avec Christian Constantin, propriétaire flamboyant du club de football du FC Sion (canton du Valais). Le Matin Sports pourrait être publié une vingtaine de fois par an en tirant à cent mille exemplaires, mais on ignore qui serait le chef de file entre Tamedia et Constantin. Le Matin a encore des soucis à se faire.