Malgré une situation économique à faire pâlir d’envie ses équivalents français, Der Spiegel traverse actuellement une crise interne.
Modèle dans les années 70, le quotidien est toujours la référence en Allemagne où il règne en maître incontesté. Pourtant, il n’est pas épargné par la quête d’identité des journaux en pleine mutation numérique. Wolfgang Büchner, nommé il y a un an au poste de rédacteur en chef, a récemment déclenché la colère des journalistes.
Dans sa volonté de s’adapter à la nouvelle ère numérique, M. Büchner a voulu rapprocher une bonne fois pour toutes les rédactions web et papier. Tollé général dans la vieille maison. Près de 80 % de ses journalistes viennent d’adresser une lettre ouverte aux actionnaires du journal pour demander l’abandon immédiat du projet.
Aussitôt, ses supérieurs ont signifié au rédac’ chef du Spiegel qu’il ne devait plus, désormais, gérer le suivi quotidien des rédactions. « Une décision en forme de désaveu poli, mais ferme », écrit Le Point.
Malgré ces tensions, générées par les « baronnies » de la rédaction attachées aux méthodes traditionnelles, Der Spiegel reste le premier quotidien allemand. « Malgré une diffusion en légère baisse de 3 % en deux ans, l’hebdomadaire écoule encore près de 875 000 exemplaires chaque semaine (…). Son site, qui revendique 10,2 millions de visiteurs uniques chaque mois, est quant à lui bénéficiaire depuis… 2007, une performance rare sur la Toile », résume bien Le Point.
Crédit photo : wuerml via Flcikr (cc)