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Le syndicat des journalistes allemands pour la censure

25 juillet 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Le syndicat des journalistes allemands pour la censure

Temps de lecture : 3 minutes

Comme en France, l’Allemagne n’échappe pas à la mise en place d’un cordon sanitaire entre « l’extrême droite » et le reste du monde. Nouvel exemple de ce cordon avec les récentes déclarations du porte-parole de l’association des journalistes allemands, Hendrik Zörner.

Boycott de l’AfD

L’Association des jour­nal­istes alle­mands (Deutsch­er Jour­nal­is­ten-Ver­band, DJV) est un syn­di­cat, l’un des plus grands en Europe. Elle compte 27 000 mem­bres et a un rôle dans la défense des intérêts jour­nal­is­tiques alle­mands, qu’il s’agisse du salaire, des con­di­tions d’exercice, de la défense de la lib­erté de l’indépendance ou encore de l’éducation aux médias, un sujet que nous con­nais­sons out­re-Rhin depuis la com­mis­sion Bronner.

Dans une déc­la­ra­tion datant de mi-juil­let 2024, le porte-parole de ce syn­di­cat, Hen­drik Hörn­er, a déclaré vouloir éviter tout dia­logue avec l’AfD, par­ti alle­mand classé à l’extrême droite. Dans ses pro­pos, le porte-parole explique vouloir couper tout lien entre l’association et des par­tis anti­con­sti­tu­tion­nels qui remet­traient en cause l’indépendance et la lib­erté de la presse. Il insiste égale­ment sur la volon­té du syn­di­cat de ne pas don­ner la parole aux extrêmes, de droite comme de gauche. Toute­fois, il insiste aus­si sur le fait que BSW, l’extrême gauche alle­mande, n’est pas offi­cielle­ment classée comme extrême par les autorités alle­man­des. Une manière de don­ner une apparence légale à un choix idéologique.

Tapis rouge pour la gauche de la gauche

Cette déci­sion n’est qu’une de plus dans la rela­tion com­pliquée qu’entretiennent les médias et l’AfD. En juil­let 2023 nous soulignions déjà la mise au ban de l’AfD par cer­tains talk-shows qui, dans le même temps, déroulaient le tapis rouge aux écol­o­gistes et à la gauche. Con­crète­ment, l’association des jour­nal­istes alle­mands a indiqué qu’elle ne par­ticiperait pas aux événe­ments où des par­tis anti­con­sti­tu­tion­nels tels que l’AfD seraient présents.

La légitim­ité de cette déci­sion est con­testable. Notons tout d’abord que l’AfD est arrivée en deux­ième posi­tion lors des élec­tions européennes 2024 en Alle­magne. Elle est donc une force poli­tique impor­tante que le pre­mier syn­di­cat jour­nal­is­tique alle­mand décide de boy­cotter pour des con­sid­éra­tions idéologiques. Par ailleurs, cette déci­sion inter­vient dans un moment clé pour la démoc­ra­tie à quelques semaines des élec­tions régionales alle­man­des où, en Europe de l’Est, l’AfD fait de bons scores et est sou­vent la pre­mière force poli­i­tique Quelles con­séquences aura cette déci­sion dans la cam­pagne et dans l’absence de  cou­ver­ture médi­a­tique dont va pâtir l’AfD dans ce cadre?

Comme en France, pour des con­sid­éra­tions idéologiques infondées, la caste médi­a­tique décide de met­tre sous le bois­seau une force poli­tique majeure. Si le but est de réduire l’influence de la force en ques­tion et  son score élec­toral, l’expérience du RN en France démon­tre que cette stratégie est à dou­ble tranchant.

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