C’est une bataille à 44 milliards de dollars (à peu près le même montant en euros). Soit la somme en jeu entre le Président de Tesla, Elon Musk, et Twitter, la somme qui avait été annoncée pour le rachat du réseau social ; un rachat non finalisé, Musk estimant que Twitter ne jouait pas franc jeu dans la transmission d’informations essentielles.
Injonction de Musk à Dorsey
Le 22 août 2022, Elon Musk a envoyé à Jack Dorsey (fondateur et ancien patron de Twitter) une injonction pour lui fournir « tous dossiers ou communications en lien avec l’accord de rachat ». Et surtout, « toute information sur de faux comptes ou sur la manière dont Twitter calcule le nombre de ses utilisateurs actifs », objet du litige. Les documents couvrent la période de janvier 2019 à fin novembre 2021, date à laquelle Dorsey a quitté la tête du réseau social dont il reste actionnaire, au profit de Parag Agrawal.
Voir aussi : Jack Dorsey, le bal des faux culs
L’ancien directeur de la sécurité informatique de Twitter à la rescousse de Musk
Un peu plus tard on apprenait que Peiter Zatko, ancien directeur de la sécurité informatique de l’oiseau bleu avait envoyé au gendarme boursier américain en juillet un document de 80 pages dénonçant les fraudes du réseau social, ses serveurs obsolètes et sa grande sensibilité aux attaques des hackeurs et autres créateurs de faux comptes. Certaines failles pourraient mettre en danger la sécurité numérique des Etats-Unis.
Procès en octobre 2022
C’est le 17 octobre que la cour du Delaware recevra les plaidoiries et les témoignages des parties. Pleiter Zatko a déjà annoncerait qu’il serait présent. De quoi exposer doublement Twitter : tout d’abord au risque d’amendes pouvant atteindre plusieurs milliards de dollars de la part des autorités boursières et des autorités de la concurrence ; ensuite une somme significative à verser à Musk pour lui avoir fourni de fausses informations.
De son côté la CNIL examine le rapport de Zatko, qui mentionne — entre autres — que lorsqu’un compte est supprimé par un utilisateur ses données personnelles ne sont pas supprimées et peuvent être utilisées. Une faille contraire au règlement général sur la protection des données en Europe (RGPD). L’équivalent irlandais de la CNIL a lancé une procédure qui pourrait être elle aussi dangereuse, car c’est en Irlande que se trouve le siège européen de Twitter.