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Le Vice ne paie pas

27 février 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Le Vice ne paie pas

Temps de lecture : 3 minutes

Plus dure sera la chute ! Le média américain bien nommé Vice, valorisé à 6 milliards de dollars il y a six ans n’en finit pas de s’enfoncer.

Un média branché

Né en 1994 à Mon­tréal, Voice of Mon­tre­al, est racheté par ses rédac­teurs en 1996 et rebap­tisé Vice. Grâce à Rupert Mur­doch et Dis­ney (ce dernier y investit 40M€), la société rachète des chaines de télévi­sion, des agences de pub­lic­ité, lance un fil d’informations en con­tinu, Vice News et un label musi­cal. Après un démé­nage­ment à New York, le groupe lance sa chaîne de télévi­sion payante en 2016

Voici ce que nous écriv­ions en 2015 sur le mag­a­zine numérique :

« Comme il est néces­saire d’attirer les jeunes, Vice glo­ri­fie tout ce qui est « branché ». « Le mag­a­zine a inven­té un ton, entre sérieux, bran­chi­tude et ironie », explique Libé. Voici peut-être le jour­nal­isme de demain : divers­es caté­gories d’informations qui se con­fondent dans une cri­tique gen­tille et tolérante, où tous les jour­nal­istes com­mu­nient autour d’une pen­sée crépi­tante et enfer­ment dans un cachot quelques pitres de l’ancien temps (les affreux réacs) sur lesquels on crachera aux fêtes sacrées du « vivre-ensem­ble ». Qu’il est doux quand la vaste mer est trou­blée par les vents, de venir se noy­er dans le fleuve mou de Vice, où de venir s’y mir­er éro­tique­ment jusqu’à n’aimer plus que soi ».

Wokes avant l’heure, LGBTQ bon teint néo fémin­istes en dia­ble, les jour­nal­istes de Vice avaient eu droit à leur quart d’heure de célébrité sur fond de har­cèle­ment sexuel.

De mal en pis malgré les fonds de Soros

Le fon­da­teur Shane Smith ayant été limogé pour har­cèle­ment sex­uel, il est rem­placé en 2018 par Nan­cy Dubuc qui licen­cie 15% du per­son­nel. Après 50M$ de pertes en 2017, le groupe est de nou­veau défici­taire en 2018. Début 2019, un groupe d’investisseurs, mené par un des fonds de George Soros, remet 250M€ au pot. Matthieu Pigasse avait investi dans Vice France, via sa hold­ing médias, LNEI, lui per­me­t­tant de lancer sa chaîne de télévi­sion. Le bureau français sera sup­primé au print­emps 2023, la direc­trice améri­caine Nan­cy Dubuc sera évincée au même moment.

En mai 2023, le groupe se met à l’abri de ses créanciers via la procé­dure du chapitre 11 qui lui per­met de con­tin­uer ses activ­ités sous le con­trôle d’un juge. Fin févri­er 2024 le nou­veau directeur Bruce Dixon annonce que le titre ne pub­liera plus sur son titre phare et va licenci­er plusieurs cen­taines de per­son­nes. Il annonce le change­ment de mod­èle économique, le groupe voulant se trans­former en prestataire de ser­vice numérique pour d’autres médias. Une réori­en­ta­tion à 180° qui pour­rait sig­ni­fi­er le début de la fin.

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