Dans un entretien exclusif diffusé lundi soir sur France 2, le président syrien Bachar el-Assad a pu longuement s’exprimer, accusant notamment la France de soutenir les terroristes dans son pays.
Des déclarations qui ont heurté une partie de la gauche, jamais avare de tweets d’indignations, et qui ont conduit certains députés à vivement critiquer la démarche de la chaîne publique. Sur Twitter, le député PS des Hauts-de-Seine, Alexis Bachelay, s’est ainsi interrogé sur l’intérêt d’un « entretien honteux avec le sanglant dictateur Bachar el-Assad ».
A quoi sert cet entretien avec le sanglant dictateur Bachar El Assad sur @France2tv ? Pour l’instant, c’est juste honteux @davidpujadas !
— Alexis Bachelay (@ABachelay) 20 Avril 2015
Le député socialiste François Lamy a jugé quant à lui « cette interview déshonorante pour le service public ». Même son de cloche du côté d’Élisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, qui a souhaité rappeler que l’interlocuteur de France 2 avait « réprimé avec férocité » des « manifestants pacifiques » et « bombardé son peuple avec des barils d’explosifs ».
Dans un entretien à francetvinfo, David Pujadas a pour sa part estimé avoir réalisé « un exercice journalistique qui participe à l’information ». « France 2 est sans doute l’un des médias qui en fait le plus sur ce conflit, avec nos envoyés spéciaux. (…) Bachar el-Assad est-il irréprochable ? Sans doute non, chacun se fera son idée. Est-ce que cela veut dire qu’il ne faut pas l’interviewer ? Franchement, ce n’est pas mon idée du journalisme », s’est défendu le présentateur du journal télévisé.