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Les 6 articles auxquels vous avez peut-être échappé en 2020

6 janvier 2021

Temps de lecture : 7 minutes
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Les 6 articles auxquels vous avez peut-être échappé en 2020

Temps de lecture : 7 minutes

Il est courant en début d’année de revenir sur les événements marquants de l’année précédente. Il est par contre plus rare de souligner les événements qui ont fait l’objet d’une couverture médiatique très discrète, voire inexistante. Il nous a paru important de sortir de l’oubli médiatique 6 d’entre eux quasiment passés sous silence.

Le débat annuel au parlement sur l’immigration

Avez-vous enten­du par­ler du débat au par­lement sur l’immigration cette année ? Peut-être pas. Pour­tant, en sep­tem­bre 2019, la porte-parole du gou­verne­ment annonçait sur son compte Twit­ter qu’un débat sur l’immigration serait désor­mais organ­isé tous les ans. Celui-ci devait selon Sibeth Ndi­aye per­me­t­tre de « dis­cuter dans le calme de la stratégie migra­toire de notre pays ». Si un débat a bien eu lieu au par­lement en 2019, sans que cela infléchisse toute­fois la poli­tique migra­toire totale­ment débridée du gou­verne­ment, celui qui devait être organ­isé le 16 décem­bre 2020 à l’assemblée nationale a été reporté sine die. Pour quel motif ? l’actualité san­i­taire, la stratégie vac­ci­nale en par­ti­c­uli­er, nous informe Breizh info le 26 décembre.

Que la France soit dev­enue en 2019 le pre­mier pays d’Europe en nom­bre de deman­des d’asile, comme nous l’apprend Le Monde en novem­bre 2019, qu’en dépit du COVID-19, le nom­bre de jeunes extra-Européens afflu­ant aux guichets des départe­ments pour être pris en charge au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance n’ait fait qu’augmenter cette année selon Le Figaro, que le bud­get de l’Aide Médi­cale d’État dépasse désor­mais le mil­liard d’euros pour près de 350 000 clan­des­tins béné­fi­ci­aires selon Infomi­grants, peu importe. L’information de l’annulation de ce débat par­lemen­taire a été qua­si­ment absente dans les médias de grand chemin. Un sujet mineur sans doute…

L’introuvable plan de lutte contre la fraude sociale

L’année 2020 aura coïn­cidé avec la paru­tion de deux ouvrages majeurs sur la fraude sociale. Le pre­mier est l’essai de Charles Prats inti­t­ulé « Car­tel des fraudes ». Comme Valeurs actuelles le souligne dans un arti­cle du 24 sep­tem­bre, le mag­is­trat, ancien mem­bre de la délé­ga­tion nationale à la lutte con­tre la fraude, chiffre à 50 mil­liards d’euros par an le mon­tant poten­tiel des fraudes aux presta­tions sociales. L’autre ouvrage est le rap­port de la cour des comptes sur la fraude sociale paru en sep­tem­bre 2020.

Quelques arti­cles ont bien été con­sacrés à ces deux paru­tions. Mais rares ont été les médias à soulign­er que lors du débat annuel au par­lement sur le pro­jet de loi sur le finance­ment de la sécu­rité sociale pour 2021, aucun plan d’action ambitieux n’a été dis­cuté à ce sujet. La Banque des ter­ri­toires nous informe sobre­ment sur son site le 10 sep­tem­bre 2020 que le min­istre de la san­té a annon­cé le lance­ment de « groupes de tra­vail » sur le thème de la fraude. On pense à Georges Clé­menceau : « Quand on veut enter­rer une déci­sion, on crée une com­mis­sion »… Sig­nalons toute­fois un arti­cle remar­quable de Jean-Loup Bon­namy dans Le Figaro du 16 décem­bre, dans lequel il fait notam­ment le con­stat que « plus l’État social grossit, plus l’État régalien se rétréc­it »

Le conflit dans le Haut-Karabagh : silence on tue

Comme le soulig­nait Michel Onfray récem­ment à l’occasion de la sor­tie du doc­u­men­taire « Arménie, un choc des civil­i­sa­tions », la cou­ver­ture médi­a­tique de l’intervention armée de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh a été extrême­ment dis­crète en France. Quelques rares jour­naux et mag­a­zines ont con­sacré des arti­cles à ce sujet. Cer­tains ont dépêché des envoyés spé­ci­aux sur place, par­mi lesquels Valeurs actuelles et L’Incorrect, pour ne citer qu’eux. Néan­moins l’impression générale est que cette agres­sion con­tre une pop­u­la­tion chré­ti­enne a été reléguée au ray­on des con­flits loin­tains qui nous con­cer­nent assez peu.

Le déclin de la culture générale

Un autre sujet majeur a fait l’objet d’une très faible cou­ver­ture de la part des médias de grand chemin  : les résul­tats par­ti­c­ulière­ment mau­vais pour la France de l’enquête 2019 TIMSS sur le niveau des élèves en sci­ence et en math­é­ma­tiques. Le sujet a été traité glob­ale­ment de façon dis­crète, tout comme la sup­pres­sion en 2020 des épreuves écrites de cul­ture générale à cer­tains con­cours, comme celui com­mun à qua­tre écoles d’ingénieurs, comme le souligne L’Étu­di­ant le 14 octo­bre. Dans ce con­texte, l’article de Jean-Paul Brighel­li et Pierre Duri­ot con­sacré à l’enquête TIMMS dans Atlanti­co est à souligner.

En 2019, c’est Sci­ences Po qui annonçait la sup­pres­sion des épreuves écrites d’admission, nous infor­mait le jour­nal Les Échos. C’est dans une grande indif­férence médi­a­tique que le souci de « démoc­ra­tis­er » les procé­dures d’admission souligné par le quo­ti­di­en économique sem­ble accom­pa­g­n­er la baisse générale et inquié­tante du niveau sco­laire et la relé­ga­tion au sec­ond plan de la cul­ture générale.

Le plan de relance européen, une victoire pour la France ?

De nom­breux médias ont présen­té le plan de relance de l’Union européenne pour faire face à la crise économique comme une vic­toire pour la France. La pho­to du min­istre de l’économie Bruno Lemaire lev­ant les bras en signe de vic­toire lors du pré-accord con­clu en avril 2020 a été large­ment dif­fusée dans les médias de grand chemin, à l’instar de La Dépêche. Un « excel­lent accord » selon le min­istre de l’économie cité par le quotidien.

En juil­let, le jour­nal La Croix était quant à lui bien plus cir­con­spect : si l’accord était une vic­toire poli­tique pour le prési­dent Macron, « sur le plan économique, le béné­fice parait pour l’instant mois net ». Le ser­vice de debunk­age de l’AFP insis­tait le 24 juil­let sur les incer­ti­tudes sur les modal­ités pré­cis­es du finance­ment du plan de relance pour éviter de dire qu’il est défa­vor­able à la France.

La direc­trice de la rédac­tion de Mar­i­anne Nat­acha Polony n’y va pas par qua­tre chemin le 22 juil­let : « Plan de relance : (c’est) la défaite en chan­tant ». Mais rares sont les médias qui comme Valeurs actuelles, RT France don­nent la parole à des écon­o­mistes très cri­tiques à l’égard des con­di­tions de ce plan de relance pour la France. Dans Sput­niknews, Jacques Sapir souligne que « la France devra sans nul doute en pay­er le prix fort ».

Dans les médias de grand chemin, soulignons toute­fois le jour­nal Les Échos qui donne la parole à Arnaud Mon­te­bourg le 6 août : « (La France ) pour­rait donc rem­bours­er jusqu’à 67 mil­liards d’eu­ros au titre du plan de relance, soit 27 mil­liards d’eu­ros de plus que les sub­ven­tions obtenues ! Très mau­vaise négo­ci­a­tion pour la France ! ».

Les vœux d’Emmanuel Macron à l’occasion de Noël

Au ray­on des infor­ma­tions totale­ment absentes : les vœux aux Français d’un « joyeux Noël » par le prési­dent de la République. Emmanuel Macron boud­erait-il les fêtes religieuses par strict respect de la laïcité ?

Le 20 juil­let 2017, le prési­dent nou­velle­ment élu s’empressait d’aller rompre le jeûne dans une mosquée. Il déclarait et postait sur son compte Twit­ter : « L’Iftar est un moment de partage. Je le partage avec la com­mu­nauté musul­mane française ».

Benoit Rays­ki réa­gi dans les colonnes d’Atlanti­co :

« Le 24 décem­bre au soir, tout est réu­ni pour qu’on soit heureux et que les enfants bondis­sent de joie quand ils ouvrent leurs cadeaux. Souhaiter un « joyeux Noël », c’est comme dire « bon­jour ». Emmanuel Macron ne sait pas dire « bon­jour » aux Français. Un manque fla­grant d’éducation. Il nous revient qu’un jour, il a été extrême­ment poli avec ceux qui comptent les années d’après le cal­en­dri­er de l’Hé­gire. Il s’é­tait alors ren­du au Con­seil français du culte musul­man pour rompre avec des imams le jeûne du ramadan. C’é­tait l’If­tar, une fête qui, con­traire­ment à Noël, est stricte­ment religieuse. Nous ne deman­dons toute­fois pas à Macron d’in­staller une crèche à l’Elysée. Mais puisqu’il a pu célébr­er l’If­tar, peut-être que l’an­née prochaine il pour­ra assis­ter à une messe de minu­it ? »….

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