La nomination de Marie-France Baylet à la présidence de La Dépêche du midi est un exemple frappant du mélange des genres entre médias et politique
Le groupe toulousain, présidé depuis lundi 15 février par Marie-France Marchand-Baylet, a finalement confirmé l’information dans un entrefilet paru le 21 février dans le quotidien La Dépêche du midi. Et pour cause, la famille Baylet, propriétaire de 100% de La Dépêche, est plutôt gênée aux entournures avec cette promotion digne d’une pièce de théâtre de boulevards. Reprenons le cours des événements.
Lors du dernier replâtrage gouvernemental, Jean-Michel Baylet, patron de La Dépêche du midi, est nommé le 11 février ministre de l’aménagement du territoire, au titre du Parti Radical de Gauche (PRG) qu’il cornaque. Au passage il reprend le maroquin de Sylvie Pinel, qui serait à la ville sa compagne, selon plusieurs sources concordante. Baylet sait par ailleurs depuis longtemps qu’il ne peut cumuler le poste de patron de presse et de ministre. Lui qui s’est toujours rêvé un destin national, il a évidemment prévu ses arrières. Jean-Michel passera les clés du groupe à sa femme, Marie-France, dont il est séparé depuis une quinzaine d’année, mais pourtant non divorcé. Cette dernière, elle-même l’amie officielle de l’ancien ministre des affaires étrangères Laurent Fabius, présidait jusqu’à présent la Fondation La Dépêche. Une fonction plus ou moins honorifique, en tout cas éloignée de la conduite d’un groupe de presse régionale. Plus opérationnelle était en revanche le pilotage du comité financier de La Dépêche du Midi qu’assurait aussi Marie-France Baylet. Au-delà des compétences de cette ex chef de publicité pour diriger un empire qui pèse désormais, avec Les Journaux du Midi, plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, se pose la question des raisons réelles de cette montée en flèche.
Après le vaudeville version Feydeau, les motifs fiscaux remontent à la surface. Jean-Michel et Marie France, toujours officiellement mari et femme, continuent à ne former qu’un seul foyer fiscal. Selon plusieurs sources, le statu quo ainsi maintenu permettrait au “couple” d’être exonéré de l’impôt sur la fortune concernant l’outil de travail, en l’occurrence le groupe La Dépêche. La fortune des Baylet, elle, va pour le mieux. Jean Nicolas, directeur général de La Dépêche, et l’un des deux fils du “couple”, n’en a pourtant pas abusé. Lors de son remariage avec Nicole Fitolite le 29 août 2015, il s’est fait offrir par ses proches un modeste voyage de noce à Tahiti d’une valeur de 6000 euros. Avant d’en exhiber les photos sur le site Millemercismariage.com.