Première diffusion le 17/10/2020
C’est entendu pour Facebook, Instagram et bien d’autres il n’y a pas d’État profond américain. Il n’y a pas non plus de lobby militaro-industriel lié aux agences de renseignement, les réseaux Soros sont inexistants et ceux qui diraient le contraire sont des « conspirationnistes » à éliminer. Vraiment ?
QAnon, kesaco ?
Le Q vient de l’utilisation de cette lettre pour marquer le confidentiel défense et le Anon est le début de Anonymous. On pourrait traduire par « confidentiel défense anonyme ».
QAnon est un mouvement typiquement américain, difficile à comprendre pour un esprit européen. Ses membres qui semblent très actifs sur les réseaux sociaux sont convaincus qu’un Etat profond, formé essentiellement par des milliardaires démocrates (mais aussi par un certain nombre de républicains), contrôle la vie politique du pays. Cette nomenklatura cachée s’appuierait sur le lobby militaro-industriel et aurait des pratiques pédophiles criminelles. Les QAnon soutiennent Trump.
Suppression des comptes
Facebook annonçait le 6 octobre 2020, la suppression de tous les comptes, pages et groupes liés à la mouvance QAnon, sur sa plate-forme principale et sur Instagram. Ceci en pleine campagne électorale présidentielle américaine. Dès le mois d’août la société avait pris des mesures pour empêcher les comptes de la mouvance de faire de la publicité et de vendre des produits afin de l’assécher financièrement. Ces mesures permettaient aussi de rétrograder les fils d’actualité, de limiter leur diffusion. Facebook précise que même les pages qui ne « contiennent pas de contenus violents » seront supprimées si elles sont associées à la mouvance, a précisé Facebook dans son communiqué.
Une chasse aux sorcières qui interroge
Il ne nous appartient pas en tant qu’européens de juger du bien ou du mal fondé des assertions diverses de QAnon. Mais ses adeptes expriment des opinions, que l’on peut partager, trouver ridicules, combattre , c’est selon. Ces opinions sont protégées aux Etats Unis par le premier amendement de la Constitution. Facebook censure donc officiellement des opinions qui lui déplaisent. Des opinions contrôlées au sommet par un « conseil mondial de surveillance » dont les premières nominations viennent des cercles financés par George Soros ou bien proches de la gauche libérale libertaire.
De manière paradoxale la suppression des comptes de QAnon par Facebook viendrait d’une certaine manière confirmer l’existence sinon d’un État profond, du moins de ramifications politiques, économiques, idéologiques, médiatiques protégeant certains intérêts matériels et moraux désireux de conserver et d’accroître leurs pouvoirs.
Emmanuel Macron conspirationniste ?
Lors des réunions du G7 en 2019 Emmanuel Macron a employé plusieurs fois le terme « État profond », coupable selon lui de résistances vis-à-vis de certains de ses choix stratégiques. Au sujet du sommet de Biarritz, qui n’a pas donné lieu à un communiqué final, il se plaignait de « chicayas de bureaucrates et d’Etats profonds ». Et il ajoutait le 21 août 2919 « Je ne veux pas être l’otage de gens qui négocient des communiqués pour moi ». Facebook devra t’il censurer le président français s’il emploie de nouveau le terme interdit d’« Etat profond » ?
PS : Le 17 janvier 1961 dans un discours télévisé fameux de fin de mandat, Ike Eisenhower mettait en garde ses compatriotes, nous citons :
« Dans les conseils du gouvernement, nous devons prendre garde à l’acquisition d’une influence illégitime, qu’elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le risque d’un développement désastreux d’un pouvoir usurpé existe et persistera. »