Le groupe Les Échos a commencé à resserrer l’état-major du quotidien populaire et compte accélérer son développement en 2016. Côté contenu, LVMH jure que la ligne du Parisien restera identique et globalement neutre.
Avant même que l’accord de L’Autorité de la concurrence ait été donné le 21 octobre, la patte de LVMH, propriétaire des Échos, s’est fait sentir. Signe que ce rachat a avant tout un mobile publicitaire, le groupe a recruté l’ancien patron de France télévisions publicité. Daniel Saada cornaquera la régie des Echos, Les Echos Media, mais aussi celle du Parisien. Marianne Siproudhis, la directrice générale d’Amaury médias n’a officiellement pas souhaité suivre l’acquéreur. Officieusement, elle a été mise sur la touche par le PDG des Échos, qui ne plébiscitait pas son travail. Des changements pourraient intervenir également à la direction générale d’ici quelques mois, où le maintien de Jean Hornain à la tête du journal reste en pointillé, selon une source interne. La sortie du Parisien de l’orbite des Éditions Amaury pourrait aussi entrainer le départ du directeur général du groupe. Philippe Carli est désormais à la tête d’un périmètre qui s’est singulièrement rétréci. Preuve qu’il n’est plus en odeur de sainteté chez l’actionnaire, il a été prévenu au dernier moment de la vente du Parisien, à laquelle il n’a été associé à aucun moment.
Désormais aux manettes du Parisien, LVMH devrait rapidement mettre en œuvre un plan d’action ambitieux. La volonté de vendre de la famille Amaury, et ce depuis des années, a sérieusement limité son développement. Ainsi le projet de syndication du Parisien magazine, via d’autres quotidiens régionaux, sera relancé. Il devrait aboutir au premier semestre 2016, voire avant. Le mensuel féminin La Parisienne pourrait aussi recevoir un sérieux toilettage. Cette marque, considérée comme de premier ordre par LVMH, est mal exploitée. Si les efforts seront portés sur le passage complet de la rédaction du quotidien en bimedias, l’acheteur s’est engagé en revanche à n’avoir aucune influence sur le contenu. Un vœu pieux de la part de Bernard Arnault, notoirement proche des Républicains ? Dès la rentrée 2016 et le démarrage de la campagne des présidentielles, les lecteurs du Parisien seront fixés.