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Les GAFA vous espionnent constamment, mais le nient

10 juillet 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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Les GAFA vous espionnent constamment, mais le nient

Temps de lecture : 3 minutes

L’Observatoire du journalisme a publié de nombreux articles sur l’espionnage organisé par les GAFA (parfois GAFAM si l’on inclut Microsoft) avec un pseudo consentement de votre part sur un long formulaire incompréhensible et parfois sans consentement du tout. Ils persistent, s’excusent quand ils sont pris les doigts dans le pot de confiture numérique et continuent derechef.

Google et Gmail

Vous avez peut-être un compte Gmail ? Gra­tu­it, pra­tique et selon Google util­isé par plus d’un mil­liard (vous avez bien lu, un mil­liard) de per­son­nes dans le monde. Pen­dant longtemps les robots de Google lisaient sys­té­ma­tique­ment les cour­riels envoyés ou reçus depuis la boîte Gmail. Google assure que ce n’est plus le cas main­tenant (ques­tion : et si l’a­gence de sécu­rité améri­caine NSA le demande ?) et que dans des cas très lim­ités des humains peu­vent lire cer­tains cour­riels, on sup­pose pour des actes liés au ter­ror­isme sans que ce soit précisé.

Mais Google emploie de mil­liers de développeurs externes qui créent de nou­velles appli­ca­tions, de nou­veaux out­ils numériques. Et ces développeurs tra­vail­lent sur une matière pre­mière extra­or­di­naire de richesse en con­tenus : Gmail. Le Wall Street Jour­nal vient de révéler que — c’est un exem­ple par­mi d’autres — une société cal­i­forni­enne tra­vail­lant pour Google débusquait sur les mes­sages ceux qui con­te­naient une fac­ture. Cette fac­ture est scan­née et analysée. Déf­i­ni­tion de l’a­cheteur, car­ac­téri­sa­tion pré­cise du pro­duit par une cod­i­fi­ca­tion. Ces don­nées sont ensuite reven­dues à une autre société. Celle-ci décor­tique la fac­ture et pro­pose ces don­nées aux sociétés ven­dant un pro­duit sim­i­laire. Ces sociétés vous démarchent ensuite en vous pro­posant leur pro­duit sup­posé moins cher (ils con­nais­sent votre prix d’achat) ou de meilleure qual­ité (ils con­nais­sent aus­si les car­ac­téris­tiques du pro­duit que vous avez acheté).

Les fantaisies de Facebook

Qui n’a pas un compte Face­book ? Plus de deux mil­liards d’u­til­isa­teurs dans le monde. À par­tir de votre compte vous pou­vez envoy­er des mes­sages à tous vos “amis” en postant ce qui vous sem­ble bon de pub­li­er. À par­tir de Mes­sen­ger lié à votre compte, vous pou­vez envoy­er des mes­sages “privés” à une per­son­ne de votre choix. Votre petit(e) ami(e), mam­mifère préféré, queer, neu­tre, ambiva­lent invertébré etc (cette liste n’est pas lim­i­ta­tive et le fait qu’une minorité ait été oubliée n’est pas le signe d’une volon­té de dis­crim­i­na­tion, NDR).

On peut sup­pos­er que si vous postez sur votre mur Face­book un mes­sage des­tiné unique­ment à cer­tains de vos con­tacts, qu’il soit à car­ac­tère sen­ti­men­tal, économique, médi­cal, poli­tique ou autre c’est que vous ne souhaitez pas que tout le monde puisse le lire. Et pour­tant début juin Face­book a ren­du publics les mes­sages privés de qua­torze mil­lions d’u­til­isa­teurs. Vous avez don­né ren­dez-vous mar­di à 17h à Marc/Dorothée/Milou/Pif le chien (ray­er les men­tions inutiles) au love hôtel de Bourg en Bresse, dans la plus grande dis­cré­tion et pata­tras Antoine/Julie/Félix le chat (ray­er de nou­veau les men­tions inutiles) le voient sur votre page Face­book. Quand on vous dit de faire attention…

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