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Les médias de grand chemin et la chasse au Trump

11 novembre 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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Les médias de grand chemin et la chasse au Trump

Temps de lecture : 4 minutes

Dans la nuit du 5 au 6 novembre 2024 le monde a assisté à l’un des retours les plus spectaculaires de la décennie, peut-être du siècle. Après une défaite électorale, quatre ans de polémiques et une campagne agitée, Donald Trump a été réélu président des États-Unis. Sans surprise, ce retour a suscité beaucoup de réactions dans le microcosme médiatique. Nous en avons déjà parlé, nous y revenons.

Beau­coup se sou­vi­en­nent des larmes ver­sées par cette spec­ta­trice de Quo­ti­di­en lors de l’élection de 2016, au cours d’une séquence où elle apprend que Trump vient de gag­n­er l’état de Penn­syl­vanie et se trou­ve sur une autoroute vers la mai­son blanche. Une séquence dev­enue culte, mais qui pou­vait résumer la grossièreté des réac­tions à cette élec­tion dans les rédac­tions. Huit ans plus tard, les choses sont par­fois un peu plus nuancées mais le ton demeure hypercritique.

Trump et « la fin de la démocratie »

Si cer­tains médias comme BFMTV ont mis un ban­deau « Don­ald Trump élu : le monde plonge dans l’inconnu » – ban­deau anx­iogène à tort car le monde a déjà con­nu un man­dat de Trump à la mai­son blanche, ce n’est donc pas une incon­nue – les réac­tions demeurent dans l’ensemble plus mesurées.

Sur France Inter, au matin du 6 novem­bre 2024, les audi­teurs ont pu écouter un débat sur l’élection qui venait de se jouer. La joute oppo­sait Nico­las Con­quer, représen­tant des répub­li­cains en France, et Fred Hoff­man, représen­tant des Democ­rats Abroad en France. Très vite Hoff­man a sor­ti l’artillerie lourde en qual­i­fi­ant les électeurs de Trump de « racistes » et de « misog­y­nes », soulig­nant que « la fin de la démoc­ra­tie » venait d’être signée sans jamais remet­tre en ques­tion la cam­pagne ou le pro­gramme de Kamala Har­ris. Selon lui, ce n’est pas parce que Har­ris por­tait le bilan ou l’image de Joe Biden qu’elle a été battue par Trump mais juste parce qu’elle est une femme noire et que les Améri­cains ne sont pas prêts pour ça. Une expli­ca­tion sim­pliste que même Léa Salamé a du mal à avaler, indi­quant que « 75 mil­lions d’Américains ont voté pour Trump ».

Tou­jours sur France Inter, Thomas Sné­garoff a fait une vidéo pour revenir sur les raisons de la vic­toire de Trump. Des erreurs sont pointées du doigt, notam­ment dans la com­mu­ni­ca­tion de Kamala Har­ris ain­si que dans la nature gen­rée du vote.

France Info oublie le vote populaire

Con­tin­uons notre petit tour d’horizon sur France Info où en tout début de journée une porte-parole des Demo­c­rat Abroad a fustigé le sys­tème élec­toral améri­cain. Selon elle, le sys­tème des grands électeurs bafoue le vote pop­u­laire. Le vote pop­u­laire serait en faveur des démoc­rates, or, le sys­tème des grands électeurs a offert la vic­toire aux répub­li­cains. Une affir­ma­tion que dément la réal­ité, Trump a tout raflé, les grands électeurs mais aus­si le vote pop­u­laire par près de 4 mil­lions de voix de dif­férence. Cepen­dant, tou­jours sur France Info, l’animateur souligne que ce vote illus­tre la bonne san­té de la démoc­ra­tie améri­caine qui vient de s’exprimer.

C à vous, les erreurs de Joe et Kamala

Les réac­tions sont moins car­i­cat­u­rales qu’en 2020, les pris­es de posi­tion réduisant la défaite d’Harris à sa con­di­tion de femme noire sont minori­taires et éma­nent sou­vent de mil­i­tants déclarés. L’une des  pépites du genre a pu être observée sur le plateau de C à Vous le 6 novem­bre 2024. Pour la majorité des com­men­ta­teurs cette vic­toire s’explique autrement, par une cam­pagne trop courte d’Harris, des erreurs dans sa com­mu­ni­ca­tion, le mau­vais bilan de Biden. Désor­mais, jour­nal­istes et poli­tiques se deman­dent com­ment expli­quer ce vote Trump et surtout com­ment le déjouer ; des débats qui rap­pel­lent ceux qui suiv­ent chaque vic­toire élec­torale du Rassem­ble­ment national.

Le retour de Trump à la mai­son blanche, désor­mais accom­pa­g­né d’Elon Musk, promet de belles séquences médi­a­tiques tant pour le côté provo­ca­teur de Trump que par les déci­sions qu’il va pren­dre. Favor­ables aux améri­cains ? C’est cer­tain. Favor­ables aux européens ? A court terme, pour rétablir la paix en Ukraine c’est pos­si­ble et souhaitable. Pour le reste, c’est beau­coup moins sûr.

Voir aus­si : Élec­tion améri­caine : qui craint le grand méchant Trump ?

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