Les grands médias d’information ont-ils définitivement cessé d’informer pour servir la doxa souhaitée par ceux qui les détiennent ? C’est en tout cas ce que pense l’essayiste Xavier Raufer qui pointe trois évènements récents dont ils ont fait l’impasse, dans un article du Nouvel Économiste (22–28/05/2015).
Il s’agit du profil des émeutiers anglais d’août 2011 que l’on connaît désormais grâce aux suites judiciaires données à cette affaire en Grande-Bretagne ; d’enquêtes officielles publiées au Colorado un an après la dépénalisation du cannabis et d’un rapport officiel sur la criminalisation des clients des prostituées en Suède.
Ces trois informations allant à rebours de l’idéologie dominante, laquelle persiste à voir dans les émeutiers des victimes, dans la dépénalisation de la drogue un bienfait et dans la criminalisation des clients de prostituées un progrès, le plus simple était donc de pas en parler.
Les “grands médias d’information” ont quasiment cessé d’informer ; de porter au public, à distance critique, les faits pertinents et vérifiés ; à partir bien sûr du réel constatable et non d’idéologiques lubies. Toujours plus, ces médias vendent la salade de leurs propriétaires libéraux-libertaires ; tout en vantant, à la Tartuffe, leurs “valeurs” et leur indépendance. Désormais, ces médias délaissent l’échange d’idées pour la brutale affirmation d’un “There Is No Alternative” (TINA) à la Thatcher. Qui s’oppose à cette ligne est noyé dans le silence.