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Les médias et LR, premiers positionnements en vue de la présidentielle ?

23 septembre 2020

Temps de lecture : 3 minutes
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Les médias et LR, premiers positionnements en vue de la présidentielle ?

Temps de lecture : 3 minutes

Depuis la rentrée politique des Républicains les 4/5 septembre 2020, la course à l’investiture d’un candidat LR pour les présidentielles de 2022 est lancée. Au 21 septembre 2020, Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et chef de groupe au Sénat, figure en tête des préférences avec François Baroin. En queue de comète, on retrouve des outsiders comme Xavier Bertrand, Rachida Dati ou Valérie Pécresse qui manifestent aussi des velléités pour l’investiture LR. Si le parti parfois considéré comme bonapartiste peine à retrouver un meneur depuis Nicolas Sarkozy, certains médias sont tentés de le trouver, le cas échéant à la place des adhérents.

La garde prétorienne médiatique

Un peu comme aux temps de la déca­dence romaine, si Emmanuel Macron fut porté à la mag­i­s­tra­ture suprême par l’allégeance des pré­to­riens médi­a­tiques, ce sont les mêmes qui démet­tent les empereurs. C’est un lieu com­mun de soulign­er la pos­ses­sion par une dizaine de mil­liar­daires de la grande majorité de la presse audio-visuelle privée et papi­er en France, ain­si que leur rap­port direct lors de l’élection de Macron en 2017. Il faut aus­si rap­pel­er que leurs préférences peu­vent se tourn­er assez vite en faveur d’un nou­veau Cesar quand le précé­dent ne les sat­is­fait plus.

Baroin le désiré

Bruno Retail­leau a tout pour déplaire à la soci­olo­gie du milieu médi­a­tique : proche de Fil­lon, catholique pra­ti­quant et très accès sécu­rité. François Baroin, lui, est chi­raquien, fils d’un maître du Grand Ori­ent, ancien jour­nal­iste au ser­vice poli­tique d’Europe 1 de 1988 à 1992, ex-époux de Valérie Bro­quisse, jour­nal­iste à LCI, puis de Marie Druck­er. Druck­er, le nom suf­fi­ra comme sésame médi­a­tique.

Comme on peut le lire chez Mar­i­anne, « le maire de Troyes, ex-Har­ry Pot­ter à la voix de Bar­ry White, expli­quait à Anna Cabana (sur BFMTV) que la prési­den­tielle, pourquoi pas… mais si Emmanuel Macron n’est pas can­di­dat ». D’un côté Baroin se laisse désir­er, sem­ble dubi­tatif face à un Macron dont il appela à l’élection les résul­tats du pre­mier tour en 2017 con­nus. De l’autre, on assiste spon­tané­ment à des appels en sa faveur. Le dernier en date, c’est Philippe Juvin, maire LR et médecin à l’hôpital Georges-Pom­pi­dou, deman­dant à Baroin de se présen­ter, sur LCI, média appar­tenant à Bouygues, dont on con­nait les ami­tiés avec Chirac et ses fidèles. Baroin sus­cite aus­si l’attention des Gala et autres mag­a­zines de presse fémi­nine. C’est la « Peo­ple-isa­tion » qu’on con­nait de la vie poli­tique depuis plusieurs décen­nies, Baroin ren­voie l’image du gen­dre idéal à la ménagère téléspec­ta­trice. Mais le gen­dre idéal pour­rait être plus ten­té par la direc­tion d’une grande banque étrangère que par une cam­pagne élec­torale bien aléatoire.

Retailleau boudé par les médias

Bruno Retail­leau à côté, c’est « l’héritier de Fil­lon » et de la défaite en 2017, celui dont le physique tient plus du curé tra­di­tion­nel que du jeune pre­mier romantique.

Pour seule pub­lic­ité, Retail­leau peut compter sur Valeurs Actuelles et le Figaro. Un manque de notoriété que le JDD, Le Monde et Le Parisien ne pal­lient qu’en soulig­nant les dis­sen­sions chez LR que sus­cit­erait son investi­ture. De dis­sen­sions, on ne veut plus en enten­dre par­ler depuis l’épisode Copé/Fillon. Une pres­sion médi­a­tique s’exerce en fil­igrane sur les dirigeants LR. Retail­leau, qui sem­ble ne pas en être dupe, réclame de fac­to une pri­maire à droite, esti­mant que la base le suivra.

Le cli­vage entre droite du type libéral-con­ser­va­teur et cen­trisme lib­er­tarien com­mence à créer des fric­tions chez les cadres LR, et par effet de miroir, les médias à leur tour se met­tent à se posi­tion­ner sur un échiquier sans roi pour l’instant. À suivre…

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