Le 2 novembre 2019 était commémorée la “journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes” de l’UNESCO. C’est l’occasion pour l’UNESCO de faire un bilan des assassinats à l’encontre des journalistes dans le monde ainsi que de sensibiliser à cette violence qui perdure.
Des assassinats moins nombreux pour l’année 2019
Les statistiques publiées concernent surtout les années précédentes mais à ce stade, l’UNESCO souligne un nombre d’assassinats moins important au 30 octobre 2019, par rapport au 30 octobre 2018. L’an dernier, les victimes recensées à la même date étaient au nombre de 90, contre 43 cette année.
Cela reste tout de même à relativiser, comme le montre sur des périodes plus larges, l’augmentation du nombre d’assassinats. C’est par exemple le cas entre 2014 et 2018, où il y a eu 18% de victimes en plus, comparé aux années cinq années précédentes.
Mais toujours largement impunis et n’ayant pas majoritairement lieu dans des pays en guerre
Un fait marquant est celui de l’impunité des responsables. En effet, l’UNESCO nous apprend l’absence de châtiment à l’encontre de 90% des assassins des 1 109 journalistes tués entre 2006 et 2018. Une exception heureuse, les commanditaires de l’assassinat du journaliste slovaque Jan Kusiak et de sa compagne sont sous les verrous
Autre fait plus surprenant, 55% des assassinats lors des deux dernières années (2017–2018) ont eu lieu dans des pays en paix.
L’UNESCO, par le biais de sa campagne #KeepTruthAlive, relancée pour la seconde fois à l’occasion de cette journée commémorative, nous permet justement de mieux saisir les lieux géographiques les plus fatals. A l’aide d’une carte recensant tous les journalistes tués dans le monde depuis 1993, on découvre que la région des Etats arabes y est la plus représentée (30% des assassinats), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes avec 26 % de morts, et enfin, l’Asie-Pacifique avec 24%.
La France, pays d’Europe le plus meurtrier
La France n’est cependant pas en reste, en détenant le triste record du pays d’Europe le plus meurtrier suite aux attentats islamistes de Charlie Hebdo en janvier 2015. Au lieu de s’en prendre à Zemmour et faire des courbettes devant certaines idéologies, certains journalistes — spécialisés dans la chasse aux sorcières — pourraient probablement fouetter d’autres chats, par exemple dans quelques pays du Moyen-Orient.