Dans un article traitant du vote d’une région italienne en faveur de la levée des sanctions contre Moscou, le service anglophone d’Euronews a cru bon d’insérer un tweet du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Sauf qu’il s’agissait en réalité d’un faux compte, et le pire c’est que tout indiquait cette évidence. En effet, le pseudonyme Twitter du prétendu ministre n’est autre que « @SovietSergey ». Et si cela n’était pas assez, la courte présentation du compte indique qu’il ne s’agit « PAS » du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. « Le grand public peut être pardonné s’il tombe dans le panneau, mais il en est autrement pour les journalistes », note RT France, la filiale francophone de la chaîne russe d’information RT, financée par le Kremlin.
Ainsi, « plutôt que de simplement rapporter le choix démocratique de la région de la Vénétie, Euronews a essayé de déshonorer les élus locaux en intégrant les commentaires du faux Sergueï Lavrov ». Et de souligner : « C’est la deuxième fois en une semaine qu’euronews a été pris en flagrant délit de diffusion de grave désinformation sur la Russie. » En effet, il y a une semaine, dans un article traitant de l’Eurovision, le correspondant d’Euronews Robert Hackwill a affirmé que Staline avait déporté « plus de 2 millions de Tatars de Crimée en 1944 ».
Aussi dramatique que soit cet épisode bien réel, le nombre exact est de 200 000 déportations et non 2 millions, ce qui fait tout de même une assez grosse différence. Hackwill n’a pas hésité par ailleurs à ajouter que près d’un million de Tatars avaient péri durant la déportation, alors qu’ils seraient, selon l’agence RFE/RL, financée par le gouvernement américain, 7 889. Étrangement, le département russophone d’Euronews n’aura pas rapporté cette grosse coquille au public russe averti, annonçant lui 200 000 déportés. Seul le département anglophone n’a pas cru bon de rectifier.
« Je pensais qu’une telle politique dans le département anglophone de la chaîne était dirigée contre la Russie. Mais il ne fait désormais aucun doute que cela se retourne contre Euronews elle-même, discréditant les activités de cette chaîne », a réagi Maria Zakharova, porte-parole de Sergeï Lavrov.