Dans le cadre des États généraux de l’information (EGI), la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels a formulé dix mesures, parmi lesquelles le conditionnement des aides à la presse à l’emploi de journalistes détenteurs d’une carte de presse.
Elle a livré une dizaine de mesures dans le cadre des États généraux de l’Information : la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP) a fait des propositions concernant des sujets d’actualité.
Carte de presse et aides à la presse : une réponse à la précarité du statut du journaliste ?
Après différents scandales sur les critères d’obtention de la carte de presse, le CCIPJ a tenu à défendre sa position au sein des États généraux de l’information. Refusant près de « 1,5 % à 2 % des demandes », elle se targue de disposer d’un rôle « particulier » qui ferait d’elle le « baromètre des pratiques du journalisme ». C’est dans ce cadre qu’elle appelle à consolider l’emploi de personnels salariés au sein des organes de presse et appelle à « une corrélation, modulée selon la nature de presse et la taille de l’entreprise, entre les aides à la presse et l’emploi de journalistes titulaires de la carte de presse ». Une réponse à la hausse de l’emploi de journalistes rémunérés en pige ou en CDD, passés de 17 à 25 % entre 2001 et 2022. Déjà, l’instance dénonçait dans une tribune le statut précaire de journalistes employés « en droit d’auteur ou sous le régime de l’intermittence » par des journaux espérant s’affranchir « des obligations du statut ».
Voir aussi : Des États généraux de l’information entre (très) bien-pensants
Intelligence artificielle, secrets des sources : quelles autres pistes pour le CCIJP ?
Sûre de la nécessité de défendre la liberté de la presse, la Commission s’est dit favorable au renforcement législatif du secret des sources. Quelques exceptions pourront demeurer, précise-t-elle néanmoins, dans le respect de la prochaine législation européenne sur la liberté des médias.
Appelant à faire prévaloir « l’intelligence » et la « responsabilité » humaines sur l’intelligence artificielle, la Commission souligne que cette question affectera également l’attribution de la carte de presse et qu’il lui faudra identifier si l’IA est au service du travail du journaliste ou si le journaliste voit son travail opéré par l’IA. La transparence dans l’utilisation de tels instruments doit selon elle apparaître de manière limpide : « le contenu généré par l’IA doit être clairement indiqué au citoyen », a‑t-elle ainsi souligné.
Enfin, la Commission en appelle à l’instauration d’un cadre juridique protecteur pour les correspondants étrangers, la structuration de l’éducation aux médias et à l’information et un meilleur soutien du reportage audiovisuel.