La justice envisage la saisie judiciaire de la participation que détient Bernard Tapie dans le Groupe Hersant Médias (GHM), propriétaire de La Provence, Nice Matin et Var Matin. Les syndicats s’inquiètent et appellent à une vente des titres.
« Messieurs les juges Tournaire et Daïeff, n’y voyez aucune entrave au libre cours de la justice. Saisissez tous les biens personnels que vous voudrez (…) Mais, par pitié, n’hypothéquez pas l’avenir de ces deux entreprises en prenant des mesures conservatoires qui n’ont qu’un intérêt médiatique ! », a supplié dans un communiqué l’intersyndicale de Nice-Matin.
Et celle-ci de poursuivre : « Saisir les parts de Bernard Tapie dans GHM, c’est condamner l’ensemble de ce groupe de presse à un immobilisme financier qui va conduire nos titres, en pleine mutation, tout droit à la liquidation judiciaire. »
Les salariés réclament même la vente des titres détenus par Bernard Tapie et Philippe Hersant : « Laissez au moins l’opportunité à nos actionnaires de nous vendre ! Oui, nous vendre ! M. Tapie vous voilà empêché judiciairement. M. Hersant vous êtes également visé par une enquête préliminaire et, depuis belle lurette déjà, en incapacité financière. Or, nos titres ont aujourd’hui un besoin urgent d’investir pour ne pas sombrer. Alors, Messieurs nos coactionnaires, prenez vos responsabilités : à moins que vous soyez, contre toute attente, en mesure d’investir 25 millions d’euros de cash dans Nice-Matin et autant dans La Provence, vendez-nous très vite ! »
Du côté de La Provence, on s’inquiète également. « Même s’il [Bernard Tapie, ndlr] reste aux commandes il est fort probable que ses projets de développement tombent dans l’eau du port », a déploré un journaliste. Le principal intéressé l’a d’ailleurs confirmé ce mercredi : « Si je voulais faire des investissements, je ne le pourrais plus ».
Crédit photo : capture d’écran vidéo Europe1