Le Nouvel Observateur, le Huffington Post, L’Express, le Journal du Net, Médiapart, Capital, Les Échos… de nombreux sites d’information réputés ont été victimes, dans leur rubrique de libre expression respective, de faux contributeurs qui, en réalité, assuraient la promotion d’une entreprise, d’une cause ou d’un pays.
C’est ce que révèle une enquête minutieuse du Journal du Net. Sous de faux noms (Marc Chevrier, Nicklas Boden, Jean-Sébastien Bamvilla), de faux profils avec de fausses photos d’identité, des auteurs assurent la promotion de divers organismes sous couvert d’un article prétendument objectif. « Ils profitent aussi des audiences des sites médias pour doper leur référencement en plaçant des liens pointant vers les pages de leurs clients », assure l’article.
De nombreux sites ont ainsi été piégés. Par exemple : « Les informations que donnait ce Marc Chevrier étaient vraies. On peut penser qu’il était mal intentionné car il se sert du site pour asseoir sa légitimité ailleurs. Nous devons nous méfier des faux vrais noms, et vérifier les titres », a commenté Adrien Sénécat, community manager d’Express Yourself.
« C’est une bonne leçon pour nous : cela nous pousse à redoubler de vigilance », a aussi reconnu Aude Baron, rédactrice en chef du Plus-Nouvel Obs, « même si nous devons relativiser car il n’y a eu de souci que sur une des 50.000 contributions”. “Cela accroît notre méfiance face aux agences de com’ qui veulent nous manipuler. Le contenu en question était intéressant et assez nuancé. Du beau travail, il faut le reconnaître ».
« C’est un des risques du métier. Depuis, nous avons renforcé notre processus de vérification. Mais il est intéressant que nous ne soyons pas les seuls et qu’il y ait une tendance de fond », ajoute Marc Botte, du Huffington Post.
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