La cession en cours du groupe Express Roularta, qui s’accompagne d’une procédure légale d’information consultation, met une nouvelle fois en lumière les profondes divisions syndicales internes. Une bénédiction pour les repreneurs, le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, et son associé, Marc Laufer, en train de bâtir un nouvel empire médiatique, Altice média group.
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Infographies (PDF) :
Patrick Drahi — Express — Libération
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Seulement trois jours après la tenue d’un comité d’entreprise début mars, un accord de méthode sur le processus de négociations qui va être lancé, a été signé pendant le week-end suivant par la CGT et la CFDT. Les deux syndicats, majoritaires à l’échelle du groupe éditeur d’une quinzaine de magazines dont L’Express, L’Expansion et L’Etudiant, ont demandé aux autres de leur emboiter le pas. Mis devant le fait accompli, le Syndicat national des journalistes (SNJ), FO et Sud ont refusé d’apposer leur signature au bas du document. Comme FO et Sud, le SNJ, première organisation chez les journalistes de GER, accuse la CGT et la CFDT de se plier aux volontés du repreneur. Selon eux, l’accord concocté par leurs avocats respectifs était déjà prêt et n’avait plus qu’à être dégainé. Sur le papier, le texte reprend pourtant peu ou prou les conditions, au demeurant fort avantageuses, du précédent plan de sauvegarde de l’emploi mis en œuvre en 2013. Non remise en cause des acquis sociaux par la nouvelle direction, prime supplémentaire pour les partants dans le cadre de la clause de cession, y figurent notamment. Troisième fortune française avec 14 milliard d’euros, Drahi, patron d’Altice (Numéricable-SFR) n’a pas l’intention de lésiner pour préserver la paix sociale.
Face à la fin de non-recevoir de FO, de Sud et du SNJ de signer cet accord de méthode, le psychodrame s’est poursuivi. Les délégués CGT et la CFDT ont menacé de démissionner lors du comité d’entreprise du 13 mars, devant la grogne de leurs concurrents. Ils se sont finalement ravisés et ont repoussé cette décision à la fin de la procédure d’information consultation prévue mi mai. Notoirement désunis au sein d’Express Roularta, les syndicats viennent de faire une belle démonstration de leur discorde avant même de rentrer dans les sujets lourds. Marc Laufer, qui dirigera Altice médias groupe, où seront hébergés GER, les 50% de Libération détenus par Drahi, et enfin la chaîne de télévision israélienne 124 news, peut se frotter les mains.