France Soir renaît de ses cendres. Racheté par Cards Off en octobre 2012, le défunt journal va devenir un e‑magazine disponible sur tablette.
La rédaction sera composée d’une dizaine de journalistes, dirigés par Dominique de Montvalon, ex-rédacteur en chef politique du quotidien, et proposera un hebdomadaire en ligne de 50 à 60 pages chaque vendredi à 18 heures pour 1,89 euros. Reportages, dossiers, grande interview, le nouveau France Soir, nommé « l’e‑mag de France Soir », a l’ambition de traiter des sujets généralement délaissés par la presse traditionnelle. « Je veux des contenus bien écrits, de qualité et pas de parti pris abrupt et non fondé », a prévenu le PDG de Cards Off, Philippe Mendil.
Mais le plus surprenant reste le modèle économique adossé à cette renaissance. En effet, seuls 20 % des revenus proviendront des abonnements et de la publicité. Pour le reste, Cards Off, service de paiement en ligne, a développé un système permettant de vendre des produits grâce à des mots-clés présents dans l’article. « Si on publie un papier sur Victoria Beckham, on pourra mettre autour de l’article des tas de produits identifiables sur le Web, en regard de ce qui est écrit dans l’article. Là, des chaussures, par exemple. Et en un seul clic, le consommateur pourra les acheter », a déclaré le nouveau propriétaire, précisant que cela se fera « en toute indépendance ». Un contenu sponsorisé gardant son indépendance ? Difficile à imaginer…
Quoi qu’il en soit, les lecteurs pourront, grâce à ce système qui a coûté près de 1,5 millions d’euros, faire leurs achats directement sur l’application grâce à un panier. Cards Off prend tout en charge, de la commande à la livraison, et gardera 5 à 15 % de commission sur les produits. Du jamais vu.
Enfin, Cards Off a également pour ambition de sortir, avant la fin de l’année, un quotidien en ligne gratuit, francesoir.fr, qui nécessite, cette fois, un investissement de 10 millions d’euros. L’e-mag vise la rentabilité d’ici à un ou deux ans. France Soir version shopping : un projet inédit… et un pari risqué.
Crédit photo : Ojim (cc)