C’est un événement qui aurait dû avoir un retentissement important dans la sphère médiatique : l’ancien secrétaire général de la fédération des Yvelines du parti socialiste a annoncé le 28 septembre sa démission du conseil municipal des Mureaux et son départ de la ville. Il s’en est expliqué lors d’une réunion plénière le 28 septembre, au cours de laquelle il a indiqué avoir été victime d’insultes racistes et homophobes. Hormis les médias alternatifs, cet événement a été superbement ignoré par les médias de grand chemin. Le white flight, l’exode blanc, semble visiblement être un sujet anecdotique pour eux.
L’exode blanc, un phénomène discret en France
L’immigration extra-européenne massive qui arrive en France et l’installation de nombreux étrangers dans les agglomérations entrainent depuis plusieurs années la fuite d’autochtones de certaines villes. Ce phénomène est appelé le « white flight », l’exode blanc. Si celui-ci est assez largement étudié dans les pays anglo-saxons, on ne peut pas en dire autant en France.
La démographe Michèle Tribalat présentait dans une interview donnée en 2016 au site Atlantico quelques explications à ce phénomène :
« Les processus de concentration et de ségrégation sont très anxiogènes pour les autochtones lorsqu’ils deviennent minoritaires et voient se transformer leur environnement. La pression sociale nécessaire à la transformation des comportements et des modes de vie des nouveaux venus a tendance à changer de sens ».
De fait, pour tout observateur attentif, un changement s’est opéré en France depuis quelques années : en de nombreux lieux, le Français ou l’Européen de souche n’est plus la référence en matière de codes culturels et vestimentaires. En banlieue et dans de nombreuses agglomérations, les tenues vestimentaires islamiques et ethniques fleurissent, souvent de plus en plus austères. Les autochtones peuvent en ressentir un sentiment d’étrangeté dans leur propre pays. Quand ils ne sont pas en butte à une franche hostilité. C’est ce qui est arrivé à Boris Venon, que rien ne prédestinait à dénoncer le racisme anti-Européens.
Boris Vernon, un « progressiste » bon teint
Boris Venon est un citoyen engagé. À gauche. Il a été jusqu’en avril 2022 premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans les Yvelines. Élu au conseil municipal des Mureaux depuis 2014, il a été jusqu’à récemment deuxième adjoint au maire. Dans son intervention devant le conseil municipal le 28 septembre, il semble se justifier en affirmant être : « un homme dont tout le parcours politique s’inscrit à gauche ». Lors de cette séance, il a annoncé démissionner du conseil municipal des Mureaux et quitter la ville des Mureaux. Il s’en explique publiquement :
« Cette intervention est celle d’un citoyen inquiet du délitement du lien social dans notre ville, une ville qui a changé récemment. Depuis 2 ans, en me référant à mon expérience personnelle, j’ai subi 11 agressions, où moi-même ou ma famille nous sommes sentis menacés, jusque dans notre intégrité physique, là où en 12 ans, je n’ai jamais connu d’épisodes de cette nature. Ces derniers épisodes je ne vous le cache pas ont été violents, et ont profondément remis en cause le lien que j’avais avec la commune et ses habitants. Je me suis vu reprocher d’être qui je suis. Ces épisodes, et encore plus le dernier en date, ont été marqués par des menaces verbales, de la violence physique, allant jusqu’à des menaces de mort et des insultes homophobes et racistes. « Le blanc quitte ma ville, on est chez nous ici ». Qu’est-ce que je me suis entendu dire, avant d’être poursuivi devant mon domicile, pour me menacer de mort ensuite. Oui, les citoyens européens peuvent faire l’objet de racisme. Et c’est un homme dont tout le parcours politique s’inscrit à gauche qui vous le dit (…) ».
Une couverture médiatique a minima
Ce témoignage, qui ne peut a priori pas être suspecté d’arrières pensées politiques, a curieusement été dans un premier temps très peu relayé dans la sphère médiatique, hormis un article du 29 septembre sur le site Actu.fr, suivi le 1er octobre par Le Figaro, Boulevard Voltaire et Valeurs actuelles. Quelques heures plus tard, sans doute sous l’effet du buzz dans les réseaux sociaux, Le Parisien y consacre – enfin — un article.
La loi du silence est toujours pesante sur ce sujet. Il est vrai que l’actuel ministre de l’éducation écrivait en 2008 dans « La condition noire » :
« Parler d’un racisme antiblanc est une formule lourde de sous-entendus, qui, au nom d’un langage de vérité, reprend des thématiques qui ont cours depuis longtemps dans l’extrême droite. »
Alors…