L’objectif était clair : provoquer un « buzz négatif » autour de la une de son magazine. En titrant sur « Le vrai coût de l’immigration » (L’Express, 14 novembre 2012) avec, en illustration, une femme voilée devant une caisse d’allocations familiales, Christophe Barbier s’est attiré les foudres de sa rédaction. À l’occasion d’une Assemblée Générale organisée jeudi dernier par la Société Des Journalistes de l’hebdomadaire, ce dernier a dû expliquer son geste et ses motivations.
« Dans l’esprit des Français, c’est une immigration venue de la Méditerranée qui pose problème » a estimé le patron de la rédaction. Et ce dernier de poursuivre : « La société se droitise. L’Express ne peut pas se déconnecter de ce lectorat. La une cible les tripes. C’est à l’intérieur qu’on s’adresse aux cerveaux ». Car le contenu du dossier est bien à l’opposé de ce que le titre laisserait entendre. Un « buzz négatif » avoue Christophe Barbier qui reconnaît même se lancer dans « une course à l’échalote » avec les hebdomadaires concurrents. « On ne peut plus se permettre des couv’ tièdes » renchérit-il.
Peu satisfaits de ces explications, les journalistes de L’Express sont repartis aussi perplexes qu’ils étaient arrivés.